samedi 30 août 2008

Adecco

Comme je vous l'ai dit, la vie en Norvège, c'est cher (et comme je vous l'ai dit, j'y reviendrai avec plus de précisions plus tard, soyez patients un peu). Le pauvre étudiant expatrié là bas ne peut pas se contenter des maigres revenus qui lui fournissent les bourses du CROUS, du conseil général etc, et doit trouver un moyen de gagner de l'argent s'il veut profiter un peu (et comme, en venant de Lille, profiter veut dire prendre une bonne mousse en terasse, ce loisir s'élève à 8€50, ce qui freinera les ardeurs des plus motivés).

On a cogité, et trouvé une solution : Mr Adecco ! Sitôt dit sitôt fait, on se pointe à 16h à l'agence, mais le problème c'est que là bas tout ferme à 16h. Par chance on tombe sur un gus qui nous demande de revenir le lendemain à midi, et avec qui on commence à discuter un peu. Adecco propose pas mal de boulot en tant que serveur, donc à la question "vous avez de l'expérience dans le service ?", la réponse sera évidemment oui.

Rebelote le lendemain à 12h (ça ferme tôt, mais pas de pause le midi), et rendez-vous avec Heine, responsable du secteur service chez Adecco. Il nous fait passer un bref entretien (quand je dis brefn= c'est bref, quelques questions un peu inutiles, rien de plus) et bim c'est dans la poche. Le fameux Heine nous propose donc un travail au Grieghallen, grand bâtiment accueillant tous les concerts et diverses manifestations musicles, du nom du compositeur Edvard Grieg, natif de Bergen. Bref, Heine nous propose à l'origine de travailler mercredi, jeudi et vendredi soir, mais en fait ça sera que vendredi soir. Il nous donne rendez-vous à Adecco le jeudi pour nous donner un "cours" de service, et là en arrivant à Adecco on découvre une scène drôle : tous les Français de Fantoft ont entendu parler du filon et ont débarqué à l'agence. C'est ce qu'on appelle la "french connexion"...

Arrive l'heure du vendredi, et là on nous explique enfin ce qu'on va faire : un grand congrès de businessman est organisé, avec plus de 600 invités. On se retrouve donc 60 serveurs, avec 3 managers qui piaillen en anglo-norvégien, qui donnent des ordres à tout va et qui ont l'air d'être pas mal stressés. Je me rends pas trop compte, mais ça a l'air d'être un assez gros truc, à en juger par la déco, l'organisation, le repas etc.

En attendant l'arrivée des invités, on se change, et on est beaux comme des camions tout neufs :

Et là les invités arrivent... On se rend vite compte que même si c'est des gens importants et que c'est une réception sérieuse, ça n'empêche qu'ils ont bien picolé à l'apéro, et que les gens sobres sont pas très nombreux. On commence le service par le vin blanc, ça me permet de découvrir un peu les gens de ma table, c'est assez fameux... Premier contact, je demande par politesse si ça pose problème à quelqu'un que je ne parle que l'anglais, et là réponse d'une convive : "vous pouvez parler ce que vous voulez, tant que c'est pas du français". Je lui réponds donc "je suis Français", et j'ai droit à un "Oh, you're french ? Shit...". Donc elle, c'est grillé, elle aime pas les Français, et elle manquera pas de me le faire comprendre à plusieurs reprises. Vin blanc, entrée, débarassage, vin rouge, plat, etc. C'est assez marrant parce que tous les serveurs doivent attendre, rangés sur deux files, les plats à la main, avant d'entrer en salle, puis d'attendre un signal pour servir. Autre chose marrant (enfin je trouve), c'est que si sur mon CV j'ai de nombreuses expériences en tant que serveur, dans la pratique, ça se voit moyennement. Alors quand il s'agit de débarquer avec un plateau rempli de légumes, de viandes le tout copieusement arrosé de sauces, et qu'il faut servir les 10 invités un par un, la tâche est pas facile, Charlie l'aura appris à ses frais en renversant ce qu'il faut de sauce sur un invité. Problème, cet invité n'est autre que... le directeur du Grieghallen. Autant vous dire qu'il avait pas le sourire aux lèvres.
Le service se passe, et je suis un peu dégouté en voyant toute la nourriture que les gens ne finissent pas et qui termine à la poubelle... Ca a le don de m'exaspérer (comme dirait la môman), surtout qu'on n'a pas vraiment le droit de la manger. On réussit quand même à s'enfiler quelques parts de dessert, parce que faut pas non plus déconner.

Bref, une expérience pas si mal, et surtout bien payée : pour une soirée comme ça, on touche environ 1000 couronnes, soit 130 euros. L'objectif est donc atteint, on va pouvoir se payer des bières en terrasse en ayant moins mal au portefeuille !

2 commentaires:

Saraccroche a dit…

Bien joué!

Anonyme a dit…

Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour une mousse...