lundi 18 août 2008

Mes chers enfants, je sais combien cette semaine a été longue pour vous, des espoirs déchus, des attentes vaines… Mais votre foi inébranlable a traversé la mer, a vaincu les quelques drakkars encore en vie (le viking est robuste, il est perdu depuis quelques siècles mais ne lâche rien), a bravé le froid glacial, a survécu à la cuisine norvégienne, pour venir me rejoindre ici à Bergen, et me donner la force de créer cette page internet, pour votre plus grand plaisir. Je sais combien votre visage s’est illuminé quand votre boîte mail, votre page facebook ou que sais-je encore vous ont annoncés la création de ce blog. Et quand bien même ça serait pas le cas, ça veut dire que vous m’aimez pas, c’est pourquoi je vous recommande vivement ne pas perdre votre temps et d’aller plutôt faire à manger à votre/vos femme/gosse/coloc/parents (selon la population ciblée) ou de vous rendre au moins utile.

Bref, je me lance dans cette aventure après une semaine sur place, c’est un peu la croix et la bannière pour avoir internet dans ma chambre mais Dieu sait à quel point le Rolux ne plaisante pas, surtout pas face à deux trois blondinets-beaux-gosses-pas-foutus-de-me-trouver-un-cable-qui-marche-ptits-cons. Je vais pas vous commencer par vous raconter cette semaine en détails, mais plutôt faire un petit récapitulatif de la situation, répondre aux questions que vous vous posez (ou pas) sur des sujets diverses et variés, enfin ce qu’on appelle dans le jargon une FAQ (Frequent Asked Questions, que nous les français on traduit par Foire Aux Questions).

1°) Pourquoi partir à l’étranger ?

Parce que sinon je me fais virer. A Sciences Po la 3e année se fait obligatoirement à l’étranger, soit sous forme de stage en entreprise, administration ou ONG, soit en université partenaire.

2°) Pourquoi une université ?

Les deux options se défendent : le stage apporte une grosse expérience professionnelle et permet de sortir des enseignements purement théoriques dispensés par une université ; une année en université permet de rencontrer un maximum de personnes d’un peu partout dans le monde, ça permet de rester dans le bain des études (d’après les témoignages de certains 4e année, c’est pas toujours facile de se reposer dans un amphi après 1 an de stage), et puis une année en Erasmus c’est quand même un truc qui se rate pas…

3°) Pourquoi la Norvège ?

Les palmiers… le soleil… la plage… Et ben pas pour ça. Plus sérieusement, le critère directeur était la langue : il fallait que je parle anglais dans le pays où j’allais étudier, pour changer un peu de l’IEP. J’ai donc fait une vague de 5 premiers choix : Michigan (Etats-Unis), San José (Etats-Unis), Ottawa (Canada), Uppsala (Suède) et Copenhague (Danemark). Les 4e et 5e choix, je savais que je les aurais pas, généralement ce sont les premiers de la promo qui y vont (mais bon l’année prochaine comme chacun le sait, je serai major de promo. D’ailleurs je crois que je le suis déjà, mais ils ont du faire une erreur à l’administration). Pourquoi les avoir mis sur ma liste de choix alors ? Tout simplement parce que souvent les étudiants mettent des 4e et 5e choix par défaut en étant persuadé qu’ils auront un de leurs 3 premiers, et certains se sont fait eus. Il s’avère que j’ai pas eu mes 3 premiers choix : je devais avoir au moins 80 au TOEFL (test pour vérifier le niveau d’anglais) et j’ai eu 78. Je pense que le niveau des correcteurs de ce test est un peu trop juste. J’ai donc tiré une croix sur les USA et le Canada, restait la Scandinavie. Ca tombe bien car c’était mon 2e critère directeur, partir en Scandinavie. Pour renouer avec les ancêtres blondinets aux cheveux longs, moustachus et un peu bourrins, mais surtout pour découvrir LE fameux modèle scandinave. On a eu pas mal l’occasion d’en entendre parler en France, notamment dès qu’une réforme sur l’emploi ou les politiques économiques est en route, c’est pourquoi je voulais vivre la chose de l’intérieur pour véritablement en appréhender les caractéristiques. On m’a donc demandé de refaire de nouveaux choix, en me spécifiant que les places à Bergen étaient disponibles. Je suis comme la majorité d’entre vous, j’ignorais jusqu’à l’existence de cette ville avant qu’on me propose d’y partir. Mais après quelques recherches, j’ai signé, et me voilà.

4°) Bergen ?

Comme je suis un mec bien, je vous ai mis une carte pour que vous puissiez vous repérer.




Oui, Bergen (prononcez Bergueune). Elle est la 2e ville de Norvège avec ses 250.000 habitants (dont 25.000 étudiants). Le cadre qui l’entoure est idyllique : à l’embouchure des plus beaux fjords (c’est pas moi qui le dis, j’ai pas eu l’occasion de tester beaucoup de fjords dans ma vie), entourée de 7 montagnes… Je vais faire péter les photos (en anglais on dit : I’ll make it boom photos). Etant relativement au sud, elle n’est pas soumise aux caractéristiques un peu « cliché » de la Norvège : elle reste ensoleillée relativement longtemps même au plus profond de l’hiver, il y neige très peu, mais par contre la pluie s’y fait bien plaisir (2.000 mm par an, à titre de comparaison il en pleut 900 en Normandie). D’ailleurs y a une petite boutade qui dit que si en Norvège les enfants naissent avec des skis au pied, à Bergen ils viennent au monde un parapluie à la main. Les températures y sont douces, et l’amplitude thermique est faible : on descend rarement en dessous de -1 ou -2, mais à l’inverse le mercure ne dépasse pas 24-25°. Je reviendrai un peu plus tard sur la ville, j’avoue que pour le moment je ne l’ai vue que superficiellement, on est assez occupés avec les formalités administratives, pas vraiment le temps de se poser et de commencer à découvrir.

5°) Qu’est-ce que je vais étudier ?

« Erasmus, ou comment ne pas étudier à l’université ». C’est vrai que l’année à l’étranger n’est pas spécialement réputée pour la quantité de travail… Enfin je dois quand même valider 60 crédits ECTS. Je dois donc choisir des cours en conséquence. Pour le moment, ce choix n'est pas définitif, mais pour le 1er semestre je suis déjà sur d'avoir les cours suivants :


- Scandinavian Politics and Government : ça concerne le fonctionnement des Etats Scandinaves et leurs politiques publiques. Différents thèmes seront abordés : relations entre Parlement et pouvoir exécutif, intégration des minorités, décentralisation, le système des partis politiques en Scandinavie et le système électoral, l'Etat Providence, et les relations avec l'Europe.


- Democracy and Democratization : Apparemment LE cours à ne pas manquer. Ca traite de l'apparition des démocraties, des différentes théories la concernant, avec là encore une batterie de thèmes abordés : démocratie et institutions, liens entre démocratie/modernisation/développement économique, relations entre l'Etat et la société civile, transition puis consolidation de la démocratie...


- Geography - Scandivian Area Studies : En gros c'est l'étude des politiques en matière de gestion des énergies (la Norvège est quand même le 10e pays producteur de pétrole, et le 4e exportateur), la façon dont sont exploitées les ressources naturelles, et comment sont alloués les bénéfices tirés de cette exploitation.


- Politics and Economics : Je suis pas encore tout à fait certain d'avoir ce cours vu que c'est un niveau master, mais d'après le prof les élèves ayant étudié la science politique pendant 2 ans sont admis. En fait tous les ans les thèmes changent en fonction de l'actualité, mais le sujet reste globalement les relations entre le politique et l'économique. Cette année, le thème est"American Presidency", c'est-à-dire la présidence américaine vue sous le prisme de la puissance mondiale, le pouvoir d'influencer les autres Nations, etc.

EDIT : Je viens de réaliser quelque chose... J'ai 60 crédits à valider sur 1 année, mais là avec mes 4 cours je suis parti pour les valider en 1 semestre. Et 60 crédits en 1 semestre, c'es énormément de travail. Je pense que je vais zapper Scandinavian Area Studies, ou du moins y aller que quand c'est intéressant et pas passer les partiels. Voilà pour la précision...


Voilà pour ce qui est de ce préambule, voyons maintenant comment on a occupé cette petite semaine.

1 commentaire:

Saraccroche a dit…

Toi, t'es un PES refoulé!