samedi 30 août 2008

Adecco

Comme je vous l'ai dit, la vie en Norvège, c'est cher (et comme je vous l'ai dit, j'y reviendrai avec plus de précisions plus tard, soyez patients un peu). Le pauvre étudiant expatrié là bas ne peut pas se contenter des maigres revenus qui lui fournissent les bourses du CROUS, du conseil général etc, et doit trouver un moyen de gagner de l'argent s'il veut profiter un peu (et comme, en venant de Lille, profiter veut dire prendre une bonne mousse en terasse, ce loisir s'élève à 8€50, ce qui freinera les ardeurs des plus motivés).

On a cogité, et trouvé une solution : Mr Adecco ! Sitôt dit sitôt fait, on se pointe à 16h à l'agence, mais le problème c'est que là bas tout ferme à 16h. Par chance on tombe sur un gus qui nous demande de revenir le lendemain à midi, et avec qui on commence à discuter un peu. Adecco propose pas mal de boulot en tant que serveur, donc à la question "vous avez de l'expérience dans le service ?", la réponse sera évidemment oui.

Rebelote le lendemain à 12h (ça ferme tôt, mais pas de pause le midi), et rendez-vous avec Heine, responsable du secteur service chez Adecco. Il nous fait passer un bref entretien (quand je dis brefn= c'est bref, quelques questions un peu inutiles, rien de plus) et bim c'est dans la poche. Le fameux Heine nous propose donc un travail au Grieghallen, grand bâtiment accueillant tous les concerts et diverses manifestations musicles, du nom du compositeur Edvard Grieg, natif de Bergen. Bref, Heine nous propose à l'origine de travailler mercredi, jeudi et vendredi soir, mais en fait ça sera que vendredi soir. Il nous donne rendez-vous à Adecco le jeudi pour nous donner un "cours" de service, et là en arrivant à Adecco on découvre une scène drôle : tous les Français de Fantoft ont entendu parler du filon et ont débarqué à l'agence. C'est ce qu'on appelle la "french connexion"...

Arrive l'heure du vendredi, et là on nous explique enfin ce qu'on va faire : un grand congrès de businessman est organisé, avec plus de 600 invités. On se retrouve donc 60 serveurs, avec 3 managers qui piaillen en anglo-norvégien, qui donnent des ordres à tout va et qui ont l'air d'être pas mal stressés. Je me rends pas trop compte, mais ça a l'air d'être un assez gros truc, à en juger par la déco, l'organisation, le repas etc.

En attendant l'arrivée des invités, on se change, et on est beaux comme des camions tout neufs :

Et là les invités arrivent... On se rend vite compte que même si c'est des gens importants et que c'est une réception sérieuse, ça n'empêche qu'ils ont bien picolé à l'apéro, et que les gens sobres sont pas très nombreux. On commence le service par le vin blanc, ça me permet de découvrir un peu les gens de ma table, c'est assez fameux... Premier contact, je demande par politesse si ça pose problème à quelqu'un que je ne parle que l'anglais, et là réponse d'une convive : "vous pouvez parler ce que vous voulez, tant que c'est pas du français". Je lui réponds donc "je suis Français", et j'ai droit à un "Oh, you're french ? Shit...". Donc elle, c'est grillé, elle aime pas les Français, et elle manquera pas de me le faire comprendre à plusieurs reprises. Vin blanc, entrée, débarassage, vin rouge, plat, etc. C'est assez marrant parce que tous les serveurs doivent attendre, rangés sur deux files, les plats à la main, avant d'entrer en salle, puis d'attendre un signal pour servir. Autre chose marrant (enfin je trouve), c'est que si sur mon CV j'ai de nombreuses expériences en tant que serveur, dans la pratique, ça se voit moyennement. Alors quand il s'agit de débarquer avec un plateau rempli de légumes, de viandes le tout copieusement arrosé de sauces, et qu'il faut servir les 10 invités un par un, la tâche est pas facile, Charlie l'aura appris à ses frais en renversant ce qu'il faut de sauce sur un invité. Problème, cet invité n'est autre que... le directeur du Grieghallen. Autant vous dire qu'il avait pas le sourire aux lèvres.
Le service se passe, et je suis un peu dégouté en voyant toute la nourriture que les gens ne finissent pas et qui termine à la poubelle... Ca a le don de m'exaspérer (comme dirait la môman), surtout qu'on n'a pas vraiment le droit de la manger. On réussit quand même à s'enfiler quelques parts de dessert, parce que faut pas non plus déconner.

Bref, une expérience pas si mal, et surtout bien payée : pour une soirée comme ça, on touche environ 1000 couronnes, soit 130 euros. L'objectif est donc atteint, on va pouvoir se payer des bières en terrasse en ayant moins mal au portefeuille !

Et en Norvège, on mange quoi ?

Cette question, biens des gens me la posent. Pas de liste exhaustive concernant les petits plaisirs culinaires norvégiens, juste un détail qui m'a frappé le premier jour où j'ai fait les courses. Déjà, oui, c'est cher (j'y reviendrai un peu plus tard). Mais surtout, je voulais vérifier une rumeur, un produit dont on m'avait parlé en France, mais auquel j'avais du mal à croire : LE BACON EN TUBE. Après examen pointu dans le magasin, j'ai enfin rouvé le rayon, et le voilà ce fleuron de la gastronomie norvégienne (et plus généralement scandinave) :


Comment ça marche ce truc ? Comme vous, je me suis aussi posé la question. On en verse un peu dans une poêle et ça se transforme en petite tranche de bacon ? On l'étale et on l'applatit pour que ça ressmble à quelque chose ? J'ai eu droit à une vraie explication par Rebecca, une norvégienne de passage à Bergen qui a vécu en France et qui parle français comme vous et moi (et qui fait partie des 34 filles dont je suis tombé amoureux), en fait les norvégiens l'utilisent comme du beurre pour mettre dans leur sandwiches. C'est pas vraiment du bacon, mais une pâte (qu'ils appellent fromage, mais si vous saviez tous les produits avec la dénomination "fromage" ici...) qui donne un petit goût. J'ai donc testé, et à ma grande surprise (ou pas)... c'est vraiment pas top. Et pour pousser le vice on est allés jusqu'à goûter sur des gaufres, où là c'est franchement dégueulasse. Néanmoins comme le norvégien aime découvrir de nouvelles saveurs, il s'est pas contenté du bacon en tube, mais a décliné cette trouvaille en de nombreux parfums :

C'est ainsi qu'on peut retrouver cette merveille, cette explosion de saveurs en tubes de jambon, de crevette...
Promis j'en ramène en France !

lundi 25 août 2008

Début des cours

Après cet interlude cinéma, revenons à nos moutons, et parlons Norvège. C'est aujourd'hui que débutaient officiellement les VRAIS cours, et pas des sessions où on nous apprend à faire des résumés d'un texte. Hier à la même heure, j'étais persuadé de n'avoir qu'un cours aujourd'hui, à midi. Chouette, je vais pouvoir dormir, me dis-je alors. Je n'eus donc aucun scrupule à festoyer royalement jusqu'à pas d'heure. Problème, arrive un moment (aux alentours du "pas d'heure") ou Quentin me sort tout sourire "t'es au courant qu'on commence à 10h demain ?". Comme d'hab, on me dit toujours tout au dernier moment (et j'écoute pas les mauvaises langues qui, en lisant ça, se disent "toujours aussi bien organisé celui-là").

Me voilà donc levé à 8h30 (pas facile) et sur le départ vers 9h45. Les deux cours de la matinée sont Politics and Economics en seminar (l'équivalent des confs pour les paliens, ou des TD pour employer un langage plus usité), puis Scandinavian Politics and Government en amphi (enfin tout petit amphi, on est une grosse cinquantaine, mais quand même 17 nations représentées). Et là vous vous demandez "comment c'est les cours ?" (et si c'est pas le cas, faites en sorte que ça le soit maintenant, histoire que je parle pas dans le vent).
Le premier, Politics and Economics, c'est un cours de niveau master, donc je m'attendais à un truc assez solide. Le fait est que non, pas vraiment... En fait on a raté la 1e séance avec Quentin, donc eux ont déjà comencé un peu à travailler, mais rien de bien méchant. Deux filles norvégiennes commencent à faire une présentation des pouvois accordés au président US au moment de la création de la constitution. On n'apprend pas grand chose de nouveau en soi, mais ce qui est plutôt frappant c'est d'une part leur niveau d'anglais (on a vraiment des progrès à faire en France) et d'autre part la manière dont elles présentent leur truc. En France, on évite absolument de faire quelque chose de façon factuelle, on recherche plutôt une présentation thématique. Ici pas du tout : c'est un enchaînement d'énumérations, rien d'expliqué, aucune mise en perspective, bref autant lire une page wikipedia ça sera mieux présenté. Et la suite du cours continue avec des débats sur des tous petits détails ridicules et sans véritable intérêt, où quelques élèves se font mousser en pensant qu'ils seront les futurs analystes de demain parce qu'ils savent que c'est en 1821 et pas 1823 que le gouverneur machin a proposé tel amendemant blablabla. Mais globalement le système est très différent du système français : le prof est pas vraiment là pour faire cours, plutôt pour éclairer les élèves sur ce qu'ls ont pu lire dans l'actualité de la semaine. Donc ça pousse à pas mal de travail personnel (...).

Rien de particulier à relever dans le second cours, entre 12h et 14h, si ce n'est que j'ai super faim et que j'ai super sommeil, donc incapable de suivre la 2e heure. De toute façon c'était un cours d'introduction, rien de vraiment nouveau, définition de concepts déjà connus, etc, ça devrait devenir un peu plus intéressant dans les jours à venir. Mais là encore une différence notable avec les amphis en France, le prof se sent vraiment concerné par ses élèves, puisqu'il demande à chacun au début du cours de se présenter, d'où il vient, ce qu'il étudie, etc, et c'est plutôt cool. On sent vraiment que tant en amphi qu'en conf, les profs cherchent l'interaction avec leurs élèves, on est nettement moins dans un rapport de domination qu'en France. Un dernier mot sur les équipement de l'université qui sont vraiment à la pointe, là encore pas comparable à ce qu'on peut avoir chez nous. Va falloir qu'on en prenne de la graine...

dimanche 24 août 2008

Be Kind, Rewind !


Je m'éloigne l'espace d'un instant de l'épopée norvégienne pour effectuer une courte pause cinéma, et vous parler du dernier film de Michel Gondry sorti en 2008, Be Kind, Rewind (Soyez sympas, rembobinez ! en français). L'histoire se déroule à Paissac dans le New Jersay : Mr Fletcher tient un vidéoclub au chiffre d'affaire bien peu élevé dans un bâtiment jugé insalubre et dangereux, que la mairie menace de démolir afin de moderniser le quartier. S'absentant quelques jours, il doit confier la gestion de son commerce à Mike, qu'il a élevé. Seulement Mike et son ami Jerry sont pas les hommes les plus fins du monde. Jerry est persuadé que la centrale életrique à côté de laquelle il vit produit des micro-ondes néfastes pour sa santé : il décide de la détruire. L'opération échoue, pire : son cerveau est magnétisé. Il rend visite à Mike dans le vidéoclub pour lui relater son échec, mais le magnétisme dont il est emprunt efface toutes les bandes vidéos du magasin. Or, la plus fidèle cliente, un peu limitée mentalement elle aussi, se rend compte de la situation, et menace de tout relater à Mr Fletcher si elle ne peut pas emprunter la vidéo de SOS Fantômes. Mike ne réussissant pas à se procurer cette vidéo, Jerry lui propose une solution de dernière minute : tourner eux mêmes un remake du film, en espérant que la cliente ne se rende compte de rien... Il s'avère que c'est un succès total, et les gens du quartier en redemandent. Mike et Jerry décident de continuer à tourner d'autres films pour remplacer les bandes effacées, et leurs remakes fonctionnent à merveille, les caisses du magasin se remplissent de nouveau, jusqu'au jour où les autorités viennent saisir toutes les créations de Mike et Jerry et les condamnent pour plagiat...
Voilà un avant goût en image avec la bande annonce.

Nombreux sont ceux qui verront dans Be kind, rewind une simple comédie à regarder un dimanche après midi, quand on a n'a pas véritablement envie de réfléchir, mais plutôt de s'affaler dans son canapé pour tenter d'oublier que les minutes qui passent nous rapprochent inexorablement du lundi et de la nouvelle semaine qui commence. C'est vrai que sur la forme tout est fait pour que le spectateur se laisse aller et passe un bon moment : des situations burlesques, un scénario particulièrement bien ficelé, deux acteurs principaux (Jack Black et Mos Def) brillants dans leurs registres respectifs, de l'émotion juste quand il en faut, et une fin un poil à l'américaine (bien qu'un peu décevante selon moi) qu'appréciera le spectateur du dimanche.

Mais ça ne s'arrête pas là, ça serait mal connaître Michel Gondry. Le natif de Versailles nous gratifie non pas d'une simple comédie, mais d'une véritable ode au Cinéma (avec un grand C), un hommage aux films "qui ont du coeur, et une âme". Est sous-jacente l'idée que le cinéma est parfois réduit à son aspect financier, au détriment de la créativité, l'innovation, et la diversité. On retrouve cette opposition dans la compétition que se livre le vidéoclub tenu par Mr Flectcher, qui propose toutes sortes de film pour un prix dérisoire, et son concurrent qui lui se concentre sur le top 10 du box office pour toucher le jackpot. On retiendra aussi la scène de tournage des remakes de 2001 l'Odyssée de l'espace, Robocop, Boyz N The Hood, Le Roi Lion, à la fois tordantes par l'appropriation qu'en font Mike et Jerry, et impressionnantes de par les méthodes de tournage et les astuces utilisées par les deux compères. Gondry tacle ici les grosses productions aux réalisations sans queues ni têtes, et célèbre ce qui fait l'essence du cinéma : la créativité.

Etle réalisateur d'Eternal sunshine of the spotless mind (entre autres) de continuer en mettant sur la table une seconde réflexion, celle de la propriété intelectuelle, problème souvent sous les feux de la rampe de par l'extension de l'utilisation d'Internet et les téléchargements illégaux qui peuvent en découler. Ce sujet est matérialisé dans Be kind, rewind par l'intervention des autorités chargées de détruire toutes les productions de Mike et Jerry, ne respectant pas le copyright des films qu'ils retournent à leur façon. Si la question de la propriété intelectuelle mérite un véritable débat et présente un grand intérêt, elle ne peut être traitée en quelques lignes tellement le sujet est vaste, les enjeux compexes et les points de vue variés (on peut opposer par exemple le groupe de rock Franz Ferdinand qui se réjouit de voir ses albums téléchargés, ceci étant signe de qualité, aux producteurs de Bienvenue chez les Ch'tis qui pestent contre le téléchargement qui, selon eux, ne leur a pas permis de dépasser Titanic au box office français). Je ne me contenterai uniquement ici de donner l'un d'entre eux (et par la même occasion le mien). Il est normal de récompenser tout créateur pour son travail, que celui soit d'ordre scientifique, technologique, etc, sans quoi il n'est plus de motivation à la recherche. Quel est l'intérêt de travailler sur un projet pendant des années, si c'est pour au final voir les fruits de son travail pillés ? Il en va de la qualité de cette recherche de protéger le travail de ceux qui y contribuent, le tout dans une certaine mesure afin d'en permettre une diffusion et une utilisation efficaces, utiles à la société. Mais en ce qui concerne le champ artistique, je suis de ceux qui considèrent qu'il ne doit en aucun cas exister de frein à l'accès à la connaissance et la culture. Certes le créateur doit être récompensé pour son oeuvre, sous peine de brider la création artistique, mais le prix de cette récompense ne doit pas être endossé par l'utilisateur dont l'objectif final est d'accroître son bagage culturel. Tout individu doit pouvoir être capable de s'approprier une création artistique (au sens figuré, si tout le monde avait le droit d'avoir un Picasso chez lui on aurait du mal à s'en sortir...), afin de s'en servir et pourquoi pas de la réutiliser en lui donnant une touche personnelle. Je retrouve cet état d'esprit dans le film de Gondry, quand Mr Flectcher explique aux autorités qu'il ne s'agit pas de plagiat, mais bien de création à partir d'éléments déjà existants.

Si l'extension de l'utilisation d'Internet porte un coup à l'industrie du cinéma (et du disque), on peut espérer qu'elle va permettre aux maisons de production d'effectuer une sélection des projets les plus significatifs, ceux pour lesquels on est prêts à se déplacer au cinéma, pour passer un bon moment et renouer avec les plaisirs que le grand écran peut nous procurer.

mercredi 20 août 2008

Suite

Je me suis arrêté à l'épisode du parc des junkys, je reprends au jour d'après. Rien d'exceptionnel si ce n'est une baignade de plus dans notre petit fjord, cette fois ci bien plus nombreux que la première fois.




Et pour les petits malins qui sont convaincus qu'en Norvège il fait jamais jour, et surtout tout le temps froid, voilà la preuve du contraire, en image siouplé :


On se fait dorer la pillule bien plus qu'en France.

On continue de profiter du beau temps en se faisant une grosse randonnée le dimanche (je passe des étapes je sais, mais honnêtement je me rappelle plus trop de ce qu'on a fait), départ à 11h15 après m'être fait réveiller à... 11h. Sur le coup j'ai qu'une envie, retourner me coucher et tenter de dépasser les 7 heures de sommeil - chose rare ici, pas facile pour moi qui apprécie les bonnes grosses nuits - mais en voyant le grand soleil dehors, je me dis qu'il faudrait quand même en profiter, parce que dans 1 peu plus d'un mois c'est fini tout ça. Gros coup de motivation et bim, ça part en randonnée. Je connais absolument pas le programme, des gens ont la carte, je me contente de suivre comme un gentil petit mouton. Mais bon l'avantage à Bergen c'est qu'on est entourés de montagnes, donc d'où qu'on parte et où qu'on aille, les sentiers et la grimpette ne manquent pas. On part donc de Fantoft avec un petit groupe d'une grosse dizaines de personnes, direction le Ulriken, qui surplombe la ville du haut de ses 650 mètres. Sur notre chemin on passe devant une église en bois debout, églises qui tiennent leur nom de leur charpente verticale et non horizontale. Elle se dresse entre les arbres en plein milieu de la forêt, ce qui ne manque pas de lui donner un côté mystérieux et apaisant à la fois.


On continue notre chemin pour prendre progressivement de la hauteur. Je dis progressivement car on n'a pas attaqué de front, on a pris l'option très gros détour pour mieux profiter des paysages, d'où la durée de la marche. Et ça vaut effectivement le coup : on alterne entre forêts touffues et collines comme celles qu'on peut voir en Provence, du style celles de Pagnol dans Le Chateau de ma mère et La Gloire de mon père. Ajoutez à ça un lac, et un petit châlet dans lequel le Norvégien vient se reposer de temps à autres, le tout agrémenté d'une vue plus que sympathique, et vous obtenez ceci :




Seule ombre au tableau, si j'ose m'exprimer ainsi, ces cables non enfouis qui alimentent non pas ces petites maisonnettes (au confort rudimentaire, le plus souvent sans eau ni électricité) mais une station situé au sommet de la montagne. Néanmoins la vue devient de plus en plus belle en grimpant, et on peut dès lors admirer Bergen d'un côté, et l'embouchure des fjords de l'autre :




Après en avoir pris plein les mirettes, on se décide à descendre, un peu comme des bourrins je dois bien l'avouer, tellement que Mario, Quentin et moi sommes plus capables de revenir à pied à la résidence et qu'on prend le 1er bus pour rentrer à la maison... Sportif, mais pas trop !

lundi 18 août 2008

Première semaine

Une fois l'épisode de l'arrivée raconté, on peut passer aux choses un peu plus sérieuses. Le week end arrive (enfin le vendredi plus exactement), et comme il fait beau on décide d'aller se baigner dans un fjord à 15 minutes à pied de la résidence. Je pars avec Quentin, Mélanie et Bérénice (deux Allemandes), et Thibault, étudiant en master Information et Communication à Rennes, et qui vient ici pour étudier tout sauf l'information et la communication (je ne ferai pas de commentaires sur les bretons, mais enfin). Le cadre est assez classe :

Puis retour à Fantoft, et là commence une série de soirées d'adieux en l'honneur d'Anwar, un pakistanais à Bergen depuis 3 ans (je dis série de soirées car le bonhomme ne peut pas se contenter d'une seule). Ca tombe bien parce que nous non plus. Et on continue d'ailleurs le lendemain soir, mais en ville cette fois ci. Mélanie nous emmène voir un ami à elle, Norvégien de son état, qu'elle a rencontré en Allemagne. On se retrouve donc embarqués dans un appart, ou plutôt une maison fort charmante sur le port, entourés d'une quinzaine de Norvégiens tous plus barraqués les uns que les autres. C'est plutôt sympa de pouvoir en rencontrer, car à Fantoft on vit qu'entre Erasmus, on fréquente pas beaucoup les habitants en fait. Enfin toujours est-il que de cette soirée on peut tirer quelques enseignements : le Norvégien aime la bière, mais comme l'alcool est cher, le Norvégien ne la partage pas ou peu. Mais comme le Français lui est sympathique, il finit quand même par le faire participer à sa fête. Il se trouve par ailleurs que les mecs chez qui on est sont fans de Brann, le club de foot de Bergen. Or, le mercredi suivant, Brann rencontre Marseille, dans le cadre du tour préliminaire de la Ligue des Champions. On discute football, et comme après quelques bières le Norvégien est vraiment sympathique, il va essayer de nous trouver des places (au final on n'en a pas eu besoin, mais c'est une autre histoire). Et pour vous montrer à quoi ressemble un peu un Norvégien :


Voilà l'ami Quentin à droite, avec l'ami Stig, un vrai de vrai. Enfin bref, une chouette soirée.

Arrive ensuite le lundi, et la semaine de pré-rentrée. Ca débute par un speech de la vice-rector le matin, puis les "mentors" prennent la relève. Ce sont eux qui sont chargés de notre intégration, de nous faire connaître la ville, de nous faire rencontrer du monde. On est donc répartis par département (Social Sciences pour ma part), et là on s'aperçoit que nos mentors à nous sont un peu des demeurés, pas organisés, rien de prévu, enfin bref, pas la fête. On nous emmène juste à un endroit en ville pour nous dire "rdv ce soir à 22h", pendant que les autres départements ont plein de choses organisées. Enfin bref, on se retrouve quand même à 22h au "Metro", une boîte de Bergen, avec pas mal de gens, dont l'énumération serait fastidieuse et inutile comme dirait l'autre. Problème, carte d'identité obligatoire, j'ai la mienne mais 2-3 l'ont pas, et ils sont assez stricts là dessus. L'entrée est interdite en dessous de 18 ans, et t'as beau ressembler à un mec de 25 ans, pas d'ID, c'est pas d'ID. Solution : ils mettent des tampons sur les mains de ceux qui sont autorisés à rentrer, donc on profite que l'encre soit pas sèche pour imprimer les tampons de nos mains sur celles de ceux qui sont pas rentrés (à expliquer comme ça c'est pas super facile, je sais pas si on me comprend, mais c'est pas grave), et hop le tour est joué, on rentre tous ni vu ni connu. Cette soirée aurait pu n'avoir aucun intérêt, si ce n'est le suivant. On a découvert le sport international des Erasmus, qu'est assez marrant mais à pratiquer avec une certaine modération tout de même : la subtilisation des consommations (enfin des bières, vu que le reste est cher). Le Norvégien est quelqu'un d'extrêmement confiant en ses congénères, il ne doute pas d'eux, et c'est pourquoi ils n'hésitent pas à laisser leur verre sur une table comme ça pendant 10 minutes - le temps d'aller danser avec une jolie blondinette, puis le retrouvent là où ils l'ont posé. Seulement, tout le monde sait bien que ce genre de chose en France (et même ailleurs) c'est assez risqué, et pour ce soir là on va dire que la concentration de Français et d'Espagnols dans la boîte a rendu l'exercice extrêmement périlleux. Autre précision sur les boîtes, la musique... Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est pas fameux. Alors pour lancer un peu l'ambiance on est obligés d'aller tanner le DJ pour qu'il nous passe un bon Guetta ou un gros Daft Punk, parce que la house norvégienne c'est pas top.

Et là, je dois mentionner quelque chose qui s'est passé ce soir là. En faisant la queue en boite, on papote, et on voit à 50m de nous des gens en survêtement marseillais. On se dirige vers eux, et on voit José Anigo à l'aise dehors. La discussion s'entame, il est vraiment cool (n'en déplaise à Geffray Kétère), et il nous propose des billets gratuits pour le match. On accepte sur le champ, il nous donne donc rendez-vous dans le hall de l'hôtel mercredi à midi.

Nous voilà donc là le mercredi midi avec Charlie et Quentin pour récupérer les précieux sésames, 7 en tout. Et la cerise sur le gateau vient de cette phrase du mec du staff qui nous donne les places : "avec ces billets vous avez accès illimité au buffet". Je crois qu'on peut pas rêver mieux... D'autant que cet épisode s'inscrit dans le cadre d'une journée particulière. En effet, juste après avoir récupéré les places, on part à un barbecue organisé par la fac de droit, tous frais payés... On n'a pas trop le droit d'être là, mais on retrouve Chris et Manny, deux potes Allemands, et on se sent tout de suite moins coupables quand on est plusieurs. On prend un bus et on roule pendant 30-40 minutes, pour arriver dans un endroit désert, au bord d'un lac et au pied d'une falaise. On y retrouve une bande d'étudiants en droit enragés, dans une grande maison en bois ouverte, ce qui donne à peu près ça :


Le mieux c'est ce qui se passe à l'intérieur : une estrade avec un milieu un gros Olaf complètement déchaîné qui chante des chansons incompréhensibles pour un non-neutrogénien, mais ça a le don de mettre une très grosse ambiance. D'autant que le mec est un personnage à lui seul, et on apprendra plus tard que c'est un ancien présentateur d'une émission pour enfants. Difficile à croire après sa performance... Petite vidéo pour vous en rendre compte :


Puis ensuite barbecue avec hot dogs à volonté, suivi d'une petite baignade pour agrémenter le tout, parce que quand même.


Ensuite retour à Bergen de la même façon qu'à l'aller, en bus, avec un chauffeur qui balance un gros Metallica dans les enceintes, c'est pas banal.

La journée s'achève pas là, puisque c'est ce soir le grand match ! On va au stade en bus avec Quentin, Charlie, Thibault, Romain, Manny et Chris, et là c'est assez hallucinant quand on arrive. Le stade en soi est plutôt cool mais pas exceptionnel :

Ce qui est exceptionnel en revanche c'est nos places : on est VIP parmi les VIP, puisqu'invités par l'OM. D'ailleurs les mecs de la sécurité doiventpas avoir l'habitude de voir des gens comme nous dans cet endroit, puisqu'à la question "on doit s'asseoir ou ?" la réponse commence par "si ces billets sont bien les vôtres"... Bref, on se retrouve entourés d'officiles, d'hommes d'affaires et compagnie, et surtout, avec un très gros buffet de petits fours, canapés, vin blanc, vin rouge et bières à volonté. Le tout avec vue sur la pelouse, évidemment, et aux frais de la princesse OM (j'en connais qui seront contents de savoir qu'on a coûté quelques euros au club marseillais, d'autres moins...). Ca c'est pour mieux se rendre compte de ce qui ça donnait...


Oui, mes commentaires sont pourris, je sais. Oui, maman tu vas prendre peur en voyant toutes ces bières. Mais t'en fais pas, elles sont qu'à 4°, donc imagine que je bois un grand verre de cidre (normand, et pas breton). On se sert donc amplement en choses diverses et variées, puis le match commence, on s'installe en tribune. Pas folichon, victoire 1-0 de Marseille, un Ben Arfa mauvais comme tout, enfin pas inoubliable sur le plan sportif. Niveau ambiance c'était assez sympa, un peu à l'anglaise, pas beaucoup de gestuelle, seulement des chants et pas non plus de drapeaux. Ca donne ça :




Donc on repassera pour voir un beau match. La mi-temps arrive, retour au buffet avec cette fois des petits gateaux, enfin bref on est chouchouté. D'autant qu'on tombe sur une serveuse qui parle français, et on passe la 2e mi temps avec elle à discuter civilisation et culture norvégienne, c'est assez cool, et puis le match est vraiment pourri. Voilà donc cette Constance en image :

Enfin arrive le coup de sifflet final, on glandouille encore un peu dans le stade, et on passe par la case pelouse avant de partir pour prendre une petite photo souvenir :



Nous voilà donc repartis pour Fantoft, manque de bol, plus de bus, retour à pied...

Le vendredi, nos mentors ont enfin eu la bonne idée de nous organiser un petit truc : un barbecue, pour changer. Ca me dérange pas, et en plus c'est gratuit. On s'y rend avec un bon gros groupe, et il se trouve que les gens sur place sont vraiment pas très funkys, qu'on est le seul groupe à sembler s'amuser, mais on lâche rien, on ira aux soirées de la fac de droit. L'après midi est ponctuée de petits jeux genre combat de sumo. A noter la victoire de Sciences Po Lille face à Sciences Po Bordeaux, preuve à l'appui :


Une aprem donc plutôt sympatique, mais un cadre étrange... Si le parc est en soi très sympa, boisé, des collines (rien d'exceptionnel cependant), c'est la population qui le fréquente qui mérite qu'on s'y intéresse. Ou du moins au phénomène dans son ampleur. Les gens l'appellent "le pars des junkys". Et en effet c'est hallucinant, je crois que c'est un des seuls endroits en Norvège où on peut voir des gens des seringues à la main, et entendre de part et d'autre du chemin des bruits de tape sur le bras, signe d'une piqûre proche... J'ai pas vraiment eu l'occasion de me reseigner sur l'utilisation des drogues dures en Norvège, mais il reste que c'est quand même hallucinant de voir ces scènes se produire dans un endroit où se promènent des couples, où s'amusent des enfants... Je vais essayer d'en savoir un peu plus !

Voilà pour le résumé des activités, il y en a eu d'autres, mais j'ai pas le temps de continuer, on va aller se voir un concert (gratuit) en plein air ce soir, tant que le soleil pointe encore le bout de son nez...

Arrivée

Je compte pas vous faire un récit jour par jour de ce qui s'est passé depuis l'arrivée le 8 août, mais cette histoire mérite d'être racontée. C'est celle de notre arrivée à Bergen.
Cette année je suis hébergé à la résidence universitaire Fantoft, sur les hauteurs de la ville. Elle propose différents types d'hébergement : colocation à deux dans un petit appartement, chambre + salle de bain et cuisine partagée avec 6 autres personnes, etc. Avec Quentin (un pote de Sciences Po parti avec moi) on voulait absolument choisir notre type d'hébergement (le partage de la cuisine avec d'autres Erasmus). Problème : notre avion se posait à Bergen à 15h30, et la réception de la résidence fermait à 15h. Donc pas possibilité d'arriver à la réception et de choisir notre logement. On a donc décidé que la première nuit, on la passerait là où on trouverait de la place. Et c'est exactement comme ça que ça s'est passé...

Une fois les bagages récupérés à l'aéroport (aéroport tout plein de parquet, on dirait un Ikea géant), on prend une navette pour descendre en ville (pour la maudique somme de 10 euros). On discute dans le bus avec un autochtone, qui nous propose de nous conduire à des hôtels sympas et pas chers. Enfin pas chers... Le premier auquel il nous conduit ne coûte que 500 couronnes la nuit (soit environ 62 euros par personne). On passe notre chemin. Puis on se retrouve au pied du "YMCA Hostel", avec un nom comme ça on s'est dit qu'il devait être funky. Funky oui, mais complet aussi. Donc direction l'office du tourisme, où là on prend un ticket numéroté 421, et on est content de savoir qu'on en est qu'au 350. Bref, on patiente dehors sur les marches, et heureusement il fait beau. La preuve :

Quentin attend dehors bien sagement. Arrive notre tour après quelques (loooooooongues) minutes d'attente, mais même discours : tout est complet, à part peut-être une chambre à 2000 couronnes la nuit. Ben voyons. Je tente donc quelque chose : "on est deux français, on est cool et on a des bières, on peut pas dormir chez vous ?". Echec. Et là, plan B, on va tenter de se loger chez l'habitant. Je tombe donc sur les premiers zouaves dans la rue, même discours : "bonjour, on est deux français, on est cool et on a des bières, on peut dormir chez vous ?". Hé bien figurez vous que c'est pas loin de marcher, nos deux zigotos appellent un ami à eux susceptible de nous héberger, mais en fait non, pour une raison que j'ai pas vraiment compris. Quand le plan B rate, il reste quoi ? Plan C, exactement. On prend un bus direction Fantoft, la résidence étudiante, se disant qu'on va bien trouver quelqu'un pour nous héberger sur place (faut pas oublier que pendant toutes ces péripéties on a nos deux gros sacs de 20 kilos + la bagage à main). C'est effectivement le cas, puisqu'à peine arrivés on tombe sur Romain, un français étudiant en psycho à Montpellier, qui passe sa licence à Bergen. Puis de fil en aiguille on rencontre Charlie et Victoire, de Sciences Po Bordeaux, chez qui on laisse nos bagages pour aller faire des courses, et avec qui on mange. Puis au moment d'aller se coucher, on croise une allemande dans l'ascenseur qui nous parle d'une soirée à son étage (je reviendrai plus tard sur le concept de la soirée à Fantoft...), on s'y rend avec grande joie, et on y rencontre teutons et espingouins entre autres. Finalement, on dormira dans une cuisine, couchés vers 3h, puis levés à 8h30 pour aller récupérer nos clés et terminer la nuit sur des vrais lits...

Mes chers enfants, je sais combien cette semaine a été longue pour vous, des espoirs déchus, des attentes vaines… Mais votre foi inébranlable a traversé la mer, a vaincu les quelques drakkars encore en vie (le viking est robuste, il est perdu depuis quelques siècles mais ne lâche rien), a bravé le froid glacial, a survécu à la cuisine norvégienne, pour venir me rejoindre ici à Bergen, et me donner la force de créer cette page internet, pour votre plus grand plaisir. Je sais combien votre visage s’est illuminé quand votre boîte mail, votre page facebook ou que sais-je encore vous ont annoncés la création de ce blog. Et quand bien même ça serait pas le cas, ça veut dire que vous m’aimez pas, c’est pourquoi je vous recommande vivement ne pas perdre votre temps et d’aller plutôt faire à manger à votre/vos femme/gosse/coloc/parents (selon la population ciblée) ou de vous rendre au moins utile.

Bref, je me lance dans cette aventure après une semaine sur place, c’est un peu la croix et la bannière pour avoir internet dans ma chambre mais Dieu sait à quel point le Rolux ne plaisante pas, surtout pas face à deux trois blondinets-beaux-gosses-pas-foutus-de-me-trouver-un-cable-qui-marche-ptits-cons. Je vais pas vous commencer par vous raconter cette semaine en détails, mais plutôt faire un petit récapitulatif de la situation, répondre aux questions que vous vous posez (ou pas) sur des sujets diverses et variés, enfin ce qu’on appelle dans le jargon une FAQ (Frequent Asked Questions, que nous les français on traduit par Foire Aux Questions).

1°) Pourquoi partir à l’étranger ?

Parce que sinon je me fais virer. A Sciences Po la 3e année se fait obligatoirement à l’étranger, soit sous forme de stage en entreprise, administration ou ONG, soit en université partenaire.

2°) Pourquoi une université ?

Les deux options se défendent : le stage apporte une grosse expérience professionnelle et permet de sortir des enseignements purement théoriques dispensés par une université ; une année en université permet de rencontrer un maximum de personnes d’un peu partout dans le monde, ça permet de rester dans le bain des études (d’après les témoignages de certains 4e année, c’est pas toujours facile de se reposer dans un amphi après 1 an de stage), et puis une année en Erasmus c’est quand même un truc qui se rate pas…

3°) Pourquoi la Norvège ?

Les palmiers… le soleil… la plage… Et ben pas pour ça. Plus sérieusement, le critère directeur était la langue : il fallait que je parle anglais dans le pays où j’allais étudier, pour changer un peu de l’IEP. J’ai donc fait une vague de 5 premiers choix : Michigan (Etats-Unis), San José (Etats-Unis), Ottawa (Canada), Uppsala (Suède) et Copenhague (Danemark). Les 4e et 5e choix, je savais que je les aurais pas, généralement ce sont les premiers de la promo qui y vont (mais bon l’année prochaine comme chacun le sait, je serai major de promo. D’ailleurs je crois que je le suis déjà, mais ils ont du faire une erreur à l’administration). Pourquoi les avoir mis sur ma liste de choix alors ? Tout simplement parce que souvent les étudiants mettent des 4e et 5e choix par défaut en étant persuadé qu’ils auront un de leurs 3 premiers, et certains se sont fait eus. Il s’avère que j’ai pas eu mes 3 premiers choix : je devais avoir au moins 80 au TOEFL (test pour vérifier le niveau d’anglais) et j’ai eu 78. Je pense que le niveau des correcteurs de ce test est un peu trop juste. J’ai donc tiré une croix sur les USA et le Canada, restait la Scandinavie. Ca tombe bien car c’était mon 2e critère directeur, partir en Scandinavie. Pour renouer avec les ancêtres blondinets aux cheveux longs, moustachus et un peu bourrins, mais surtout pour découvrir LE fameux modèle scandinave. On a eu pas mal l’occasion d’en entendre parler en France, notamment dès qu’une réforme sur l’emploi ou les politiques économiques est en route, c’est pourquoi je voulais vivre la chose de l’intérieur pour véritablement en appréhender les caractéristiques. On m’a donc demandé de refaire de nouveaux choix, en me spécifiant que les places à Bergen étaient disponibles. Je suis comme la majorité d’entre vous, j’ignorais jusqu’à l’existence de cette ville avant qu’on me propose d’y partir. Mais après quelques recherches, j’ai signé, et me voilà.

4°) Bergen ?

Comme je suis un mec bien, je vous ai mis une carte pour que vous puissiez vous repérer.




Oui, Bergen (prononcez Bergueune). Elle est la 2e ville de Norvège avec ses 250.000 habitants (dont 25.000 étudiants). Le cadre qui l’entoure est idyllique : à l’embouchure des plus beaux fjords (c’est pas moi qui le dis, j’ai pas eu l’occasion de tester beaucoup de fjords dans ma vie), entourée de 7 montagnes… Je vais faire péter les photos (en anglais on dit : I’ll make it boom photos). Etant relativement au sud, elle n’est pas soumise aux caractéristiques un peu « cliché » de la Norvège : elle reste ensoleillée relativement longtemps même au plus profond de l’hiver, il y neige très peu, mais par contre la pluie s’y fait bien plaisir (2.000 mm par an, à titre de comparaison il en pleut 900 en Normandie). D’ailleurs y a une petite boutade qui dit que si en Norvège les enfants naissent avec des skis au pied, à Bergen ils viennent au monde un parapluie à la main. Les températures y sont douces, et l’amplitude thermique est faible : on descend rarement en dessous de -1 ou -2, mais à l’inverse le mercure ne dépasse pas 24-25°. Je reviendrai un peu plus tard sur la ville, j’avoue que pour le moment je ne l’ai vue que superficiellement, on est assez occupés avec les formalités administratives, pas vraiment le temps de se poser et de commencer à découvrir.

5°) Qu’est-ce que je vais étudier ?

« Erasmus, ou comment ne pas étudier à l’université ». C’est vrai que l’année à l’étranger n’est pas spécialement réputée pour la quantité de travail… Enfin je dois quand même valider 60 crédits ECTS. Je dois donc choisir des cours en conséquence. Pour le moment, ce choix n'est pas définitif, mais pour le 1er semestre je suis déjà sur d'avoir les cours suivants :


- Scandinavian Politics and Government : ça concerne le fonctionnement des Etats Scandinaves et leurs politiques publiques. Différents thèmes seront abordés : relations entre Parlement et pouvoir exécutif, intégration des minorités, décentralisation, le système des partis politiques en Scandinavie et le système électoral, l'Etat Providence, et les relations avec l'Europe.


- Democracy and Democratization : Apparemment LE cours à ne pas manquer. Ca traite de l'apparition des démocraties, des différentes théories la concernant, avec là encore une batterie de thèmes abordés : démocratie et institutions, liens entre démocratie/modernisation/développement économique, relations entre l'Etat et la société civile, transition puis consolidation de la démocratie...


- Geography - Scandivian Area Studies : En gros c'est l'étude des politiques en matière de gestion des énergies (la Norvège est quand même le 10e pays producteur de pétrole, et le 4e exportateur), la façon dont sont exploitées les ressources naturelles, et comment sont alloués les bénéfices tirés de cette exploitation.


- Politics and Economics : Je suis pas encore tout à fait certain d'avoir ce cours vu que c'est un niveau master, mais d'après le prof les élèves ayant étudié la science politique pendant 2 ans sont admis. En fait tous les ans les thèmes changent en fonction de l'actualité, mais le sujet reste globalement les relations entre le politique et l'économique. Cette année, le thème est"American Presidency", c'est-à-dire la présidence américaine vue sous le prisme de la puissance mondiale, le pouvoir d'influencer les autres Nations, etc.

EDIT : Je viens de réaliser quelque chose... J'ai 60 crédits à valider sur 1 année, mais là avec mes 4 cours je suis parti pour les valider en 1 semestre. Et 60 crédits en 1 semestre, c'es énormément de travail. Je pense que je vais zapper Scandinavian Area Studies, ou du moins y aller que quand c'est intéressant et pas passer les partiels. Voilà pour la précision...


Voilà pour ce qui est de ce préambule, voyons maintenant comment on a occupé cette petite semaine.