Il y a deux semaines, et dans le cadre du cours Geography - Scandinavian Areas Studies, on a eu droit à une excursion d'une journée dans l'île de Sotra, à l'ouest de Bergen, pour découvrir les spécificités du paysage côtier, et s'attarder un peu sur l'exploitation de gisements de gaz dans cette région. Pas de chance, le beau temps n'est pas de la partie ce jour là (il l'était la veille et le sera le lendemain, ça c'est pour ceux qui se disent "normal, c'est la Norvège"), mais l'enthousiasme du prof et le plaisir qu'il prend à nous faire découvrir certains lieux compensent largement les conditions climatiques. J'apprends que la Norvège, qui est déjà un gros producteur de pétrole, affiche de grandes ambitions en terme de production de gaz : ses plate formes offshore lui permettent d'être par exemple le premier fournisseur en gaz de l'Allemagne, et de certaines régions françaises (la région de Dunkerque par exemple).
Cette excursion est aussi l'occasion de découvrir plus profondément des traits de la civilisation norvégienne, comme par exemple leur soucis de préserver la démocratie - au sens de l'égalité des droits - quelle que soit la situation : c'est ainsi qu'une école primaire a été construite au beau milieu de nulle part, à équidistance parfaite (à quelques mètres près) de deux villages, pour que les enfants du premier n'aient pas à marcher plus que ceux du second... Cette excursion s'achève par la visite d'un musée sur les habitants des îles environnantes, dont la position géographique les oblige à un mode de vie particulier : tout se fait par bateau, du trajet pour aller à l'école à la messe du dimanche... C'est d'ailleurs un sujet de discorde politique : on retrouve les tenants de l'égalitarisme exacerbé qui considèrent que l'argent de l'exploitation des richesses naturelles doit être consacré au développement d'infrastructures afin de désenclaver ces îles parfois peuplées de seulement 5 ou 10 personnes, face à ceux qui préfèrent conserver cet argent et l'épargner pour en faire bénéficier les générations futures. Il est très courant en Norvège que les politiques ne soient pas particulièrement regardants sur le coût ou l'efficacité d'une mesure, dès lors que cette dernière permet de renforcer l'égalitarisme.
La fameuse île aux 10 habitants
Excursion intéressante donc sur plusieurs points. Les jours qui suivent, le beau temps est toujours de mise : tiens, pourquoi pas une petite randonnée. Comme je l'ai déjà expliqué, Bergen est entourée de 7 montagnes, l'objectif est de toute les faire. Après le Ulriken (la plus haute) il y a quelques semaines, on s'attaque désormais au Levstaken, 2nde plus haute. L'ascension ne nous prend pas beaucoup de temps, environ 1 heure, mais l'inclinaison étant assez importante, on apprécie la pause au sommet... et la vue qui va avec. Plus spectaculaire que celle du Ulriken car plus large, et en prime on a droit au coucher du soleil. Par contre mon ego a pris super cher quand je me suis fait doubler par un sexagénaire qui marchait tranquillement les mains dans le dos, une expression neutre sur son visage, alors que ma tête était rouge écarlate et que mes jambes me criaient "mollo" à chaque pas... Li, étudiant chinois à Bergen depuis plus d'un an, nous explique que c'est assez courant : il fait ce chemin 3 ou 4 fois par semaine, et a l'habitude de se faire doubler par des enfants de 14-15 ans. Ils ont la patate ces gens...
On remerciera Quentin pour la photo d'artiste !
On poursuit notre périple randonnée quelques jours plus tards avec le Floyen puis le Rundemanen. Encore un temps magnifique, mais on n'a pas vraiment l'impression d'une randonnée, seulement d'une bonne balade avec parfois un peu de grimpette. Faut dire qu'avec seulement 600 mètres d'altitude, on est loin des cimes du Mont Blanc...
Le beau temps ne lachant vraiment rien, on profite des avantages de la compagnie Tide (l'équivalent de Twisto à Caen, Transpole à Lille, la RATP à Paris, enfin bref ce que vous voulez en fonction d'où vous venez) : notre carte de bus nous permet de voyager gratuitement en bus/train/bateau dans tout le comté de Bergen, le Hordaland. On se décide donc à une virée en bateau, en se disant que le bateau va nous emmener dans les fjords, nous faire faire un petit tour sympa. Que nenni... Non pas que ça soit les fjords qui manquent dans la région, mais c'est juste que le bateau est ici un transport en commun comme les autres, du fait de la morphologie géographique (la côté est un enchaînement d'îles plus ou moins grandes, avec plus ou moins d'habitants), et ce qu'on croyait être une mini croisière sympathique s'est avéré être en fait un simple trajet de gens rentrant chez eux après une journée de travail en ville. Malgré la déception, on relativise car le paysage est quand même pas mal, et puis surtout, la pluie n'a toujours pas fait son apparition...
Vue de Bergen en bateau à l'entrée du port
Arrive le dimanche, et s'organise une partie de pêche dans l'île de Sotra, lieu de mon excursion quelques jours auparavant. On part donc à 6 avec la voiture de Manni, un allemand un peu taré ici pour un an. Le soleil rend la chose particulièrement agréable, d'autant qu'on revient pas broucouille, puisqu'on a une trentaine de poissons dans la musette, poissons qu'on cuisine dès le lendemain, et vous pouvez pas savoir à quel point c'est bon de pouvoir se faire enfin un VRAI repas, après cette overdose de pates, de riz et de poisson panés à 1 euros la boite de 15.
Passe la semaine, son train train habituel, les cours, les soirées à droite à gauche, et arrive de nouveau le week end. On profite enore une fois de notre belle carte de transport pour aller à Voss, petite ville à un peu plus d'une heure de Bergen. Il s'agit de LA station de ski de Norvège, dont sont originaires la plupart des skieurs norvégiens. On y va donc histoire de se changer d'air, mais aussi pour prendre des infos pour d'éventuels week end ski. Problème, on est dimanche, tout est fermé, y compris l'office de tourisme. On se contente donc d'une balade sur les flancs des montagnes, parmi vaches, moutons et maisons typiques, et le résultat est plutôt sympathique. Non pas que ça soit complètement différent puisque le paysage reste globalement montagneux, mais cette fois emprunt d'une verdure différente de celle de Bergen, on se sent vraiment en dehors de la ville, ce qui est assez agréable pour quelqu'un comme moi originaire d'un lieu aussi urbain que Fontenay le Marmion, alias FLM LA ville qu'on aime.
Victoire qui pose devant le lac de Voss, gelé en hiver et transformé en patinoire pour l'occasion
Voilà pour les dernières nouvelles, nous sommes maintenant replongés dans une nouvelle semaine de dur labeur (ou pas)...
1 commentaire:
tu me fera le plaisir de mettre un copyright a chaque fois que t'utilise mon expréssion! Merci
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