lundi 29 septembre 2008

Wax Tailor

Ce qui est bien quand on change d'univers, c'est qu'on rencontre des gens qui nous font partager leurs musiques, leurs films, leurs livres... C'est comme ça que j'ai eu l'occasion de découvrir un artiste (français, donc j'étais pas obligé de m'exiler pour le découvrir me direz-vous) : Jean-Christophe Le Saout, alias Wax Tailor. De quel genre de musique s'agit-il me direz-vous de nouveau ? Je vois déjà les quelques médisants dire "ça va encore être du bruit plus qu'autre chose", et vu mon passif, je les comprends. Wax Tailor est un DJ qui a commencé sa carrière au sein du groupe La Formule à Mantes-la-Jolie en 1990, avant de lancer son label de production en 1998. Sa carrière en solo débute véritablement en 2002 quand il sort un premier EP, puis un second en 2004, avant son premier album : Tales of the forgotten melodies. Le second, Hope and Sorrow, suivra en 2007. Ca c'est pour situer un peu le contexte (et c'est plus ou moins du wikipedia, rien d'extraordinaire).
Maintenant comment définir le genre ? Qui dit DJ dit forcément musique électronique. Wax Tailor la mixe avec des rythmes hip-hop et trip-hop. Mais on ne s'arrête pas là, au risque d'avoir des a priori plus que négatifs à la simple évocation du mot hip-hop : ajoutez à cela une violoncelliste (Marina Quaisse), une flûtiste (Marine Thibault) et vous obtenez ce qu'on appelle du "orchestra hip-hop". Et ce n'est pas tout : il manque encore le chant... Nombreux sont les featuring, notamment avec Charlotte Savary qui le suit depuis le début de l'aventure, et qui pose sa voix sur l'excellent The Man With No Soul par exemple. Mais le titre le plus incontournable du dernier opus reste certainement Positively Inclined, dont voici le clip :

A l'écoute des deux albums (que je me passe en boucle depuis maintenant quelques jours) on découvre des influences funk, soul et jazz qui donnent un style unique et novateur. Sans oublier les extraits de paroles de vieux films US qui viennent ponctuer les morceaux, et permettent de joindre l'image au son : on s'imagine aisément des scènes en noir et blanc, genre "The Barber" des frères Coen (film plein de cynisme que je vous conseille de voir aussi, si ce n'est pas déjà fait).

Et pour corroborer tant d'élogieux propos, rien de tel que la réaction du public : Wax Tailor enchaîne les scènes en France, mais aussi aux Etats Unis et en Amérique du sud, où sa musique est particulièrement bien accueillie. L'artiste a même été nominé aux victoires de la musique 2008 dans la catégorie meilleure musique électronique pour son album Hope & Sorrow, aux côtés de Justice, David Guetta et Bob Sinclar (excusez du peu).

En bref, Wax Tailor joue avec les sons, mélange les styles, et sonne le renouveau de la musique électronique française un peu trop accaparée par la musique "house" des clubs, et qui peine à se dépétrer de cette image...

Quelques morceaux à écouter (entre autres) :

- De l'album Tales of forgotten melodies : Que Sera, Birth Of A Struggle, Our Dance, How I Feel
- De l'album Hope & Sorrow : The Game You Play, The Man With No Soul, Positively Inclined, Sometimes

2 commentaires:

Patrick 3000 a dit…

Mon bien chère Loulou, j'ajouterais un titre a cette sélection ma fois forte exhaustive: "Seize the day", paru sur la B.O. du film "Paris" de Cédric Klapish. Ce track reprend l'instrumental de Que Sera, mais avec une jolie voie féminine très aérienne, je ne vous en dirais que du bonheur!
Je me permettrais cependant de marquer mon désaccord sur un léger point. Je vous cite: "la musique électronique française un peu trop accaparée par la musique "house" des clubs, et qui peine à se dépétrer de cette image...".
Je convient de ce triste aspect des dérives actuelles de la musique commerciale, cependant il serait plus à même de la qualifier de "dance" ou d'"eurodance", car la House, la vraie, avec un grand H, n'a strictement rien à voir avec ces pitreries de bas étage, je peux vous l'assurer.
Cela étant dit, je vous souhaite une agréable soirée.
Bien à vous;
P3000

Les parapluies de Bergen a dit…

Mon cher Loulou,
Je vous remercie pour ce commentaire fort instructif. L'écart entre mes connaissances en terme de musique électronique et les vôtres n'était pas des moindres, je prends note de ces rectifications. Par ailleurs, j'irai dès que possible pencher mon oreil sur cette mélodie que vous avez - fort à propos j'espère - préalablement citée.
Bien à vous