samedi 6 décembre 2008

Annonce

Court message pour prévenir que ce blog ne sera certainement pas mis à jour avant fin décembre. Je pars d'ici 2 heures direction Oslo, puis le grand Nord, la Suède et enfin un retour en France le 17, avec étape à Lille jusqu'au 20. Comme je sais qu'à moitié où on va dormir, je n'ai aucune idée des connexions Internet auxquelles j'aurai accès durant ces 2 semaines, mais je ferai un compte rendu détaillé à mon retour !

jeudi 4 décembre 2008

Le Brasserie des Frères Fantoft

Quand on vient de Lille, la bière, on aime bien ça. Quand on arrive en Norvège, la bière, c'est vraiment pas bon, et c'est cher. Si on s'en tient à ces deux affirmations, on comprend clairement que les mois à venir vont pas être doux. La solution tient donc dans ce merveilleux procédé assez répandu ici : la bière faite maison. Dur à croire au début, mais au fil des mois la résidence s'est transformé en grosse brasserie. Voilà la recette :

Première étape, se doter du matériel : un bac de 23 litres, une pompe pour transférer le précieux liquide en bouteille, une boîte contenant ledit liquide encore sous forme de pâte, des bouteilles qui vont pouvoir être fermées avec des capsules et un petit appareil sans nom qu'on appelera "petit appareil à capsules".

Seconde étape, transvaser la pâte dans 2 litres d'eau très chaude pour dilluer le tout, puis ajouter les 21 litres restants ains qu'un kilo de sucre (de la quantité de sucre ajoutée dépend le pourvcentage d'alcool). On remet le couvercle avec un petit filtre au dessus, et on laisse tout ça tranquille pendant une semaine.

Troisième étape, la mise en bouteille, après une semaine de fermentation en bac (sans oublier de mettre au préalable une demi cuillière à café de sucre dans chaque bouteille) puis mettre les capsules.


Il faudra encore patienter une dizaine de jours après la mise en bouteille pour déguster une bière plutôt pas mal au final. Le tout pour la maudique somme de 3-4 euros pour 7 litres chacun. Et on peut même varier les plaisirs : bière blonde, brune, danoise, écossaise, mais c'est pas tout puisque la gamme s'étend au vin blanc, rouge, etc. On songe vraiment à se mettre à l'export...

samedi 29 novembre 2008

L'instant norvégien, deuxième : Etre ou ne pas être (Européen), telle est la question

L'année 2007 a vu l'Union Européenne intégrer la Bulgarie et la Roumanie en son sein. Ces élargissements successifs témoignent la volonté des dignitaires européens d'étendre encore plus leurs valeurs et principes, la promotion d'un idéal de paix et de démocratie. Parfois même, cet idéal d'Europe politique se joue de l'Europe géographique, en témoigne le débat sur l'adhésion de la Turquie. Il est un autre débat, certes moins médiatisé car moins polémique, sur lequel il serait utile de s'attarder quelques instants : l'adhésion de la Norvège à l'UE. Alors que la Turquie fait preuve d'extrême bonne volonté en essayant à tout prix de remplir le très contraignant cahier des charges imposé par une Bruxelles qui feint de ne rien voir, la situation est toute autre en Norvège. Deux vagues successives ont tenté d'attirer les norvégiens dans le giron européen : ces vagues se sont échouées avec fracas sur les rocs référendaires. La démocratie a parlé et le peuple norvégien a dit non à la Communauté Européenne en 1972 (par 53.5% de non), ainsi qu'à sa version évoluée l'Union Européenne en 1994 (par 52.4%). En plus d'être de cuisants échecs pour les gouvernements successifs ardants défenseurs de l'Union, ces référendums ont littéralement scindés la population en deux, d'aucuns allant jusqu'à parler de traumatisme. Pour tenter de soigner une population si profondément touchée, aux grands maux les grands remèdes : le gouvernement a décidé de "mettre au placard" (ça me rappelle quelqu'un ça) la question de l'adhésion à l'UE pendant 10 ans, soit 2004.

Aujourd'hui, cette date a été dépassée depuis maintenant 4 ans, et il semble que la situation ait peu ou prou évolué, de nombreux sondages tendant à confirmer les tendances du passé. Comment expliquer une telle réticence quand toutes les Nations Nordiques voisines (à l'exception de l'Islande) ont, elles, franchi le seuil de la porte Européenne ?

La première des raisons est d'ordre culturelle. Quand on pense Norvège, on a l'image d'une très vieille nation faite de valeureux vikings guerroyant par delà le monde, contre vents et marées, etc. Pourtant, la Norvège est un pays indépendant et souverain depuis seulement un peu plus de 100 ans. Si les royaumes vikings ont bien existé en Scandinavie, ils ont été fusionnés au sein de l'Union de Kalmar (1397-1523) sous direction Danoise. Cette période n'a pas permi aux Norvégiens de former un véritable Peuple Norvégien, dans une nation aux frontières rendues floues. Puis en 1814, à la suite du Congrès de Vienne qui mit fin aux guerres Napoléoniennes, la Norvège fut abandonnée par le Danemark, et contrainte à une alliance avec la Suède. Si elle s'est dotée de sa propre Constitution durant cette courte période de transition, elle n'en reste pas moins totalement dépendante de la couronne Suédoise en matière de politique étrangère. Et ce n'est qu'en 1905 que le Storting (Parlement Norvégien) vote unilatéralement l'indépendance du pays, las de la régence Suédoise, décision approuvée par 99.95% de la popuation par référendum.
Depuis cette date, les Norvégiens ont développé une allergie au mot "union", de peur d'être noyé au sein d'un appareil administratif qui les priverait de leur souveraineté. A cause de sa jeunesse, on a parfois l'impression que la Norvège cherche encore à se forger une identité, pour réellement s'approprier son Histoire, ses traditions et ses valeurs. De fait le patriotisme est très présent et il suffit de lever la tête pour contempler les nombreuses bannières aux couleurs du pays, flottant au bout d'un mât fièrement dressé par les autochtones au milieu de leur jardin.

Il existe une seconde raison à cette réticence européenne, économique celle-ci. Le système économique Norvégien est fondé sur 3 secteurs majeurs : les énergies fossiles, l'agriculture et la pêche. Dans chacun de ces secteurs, les facteurs de production ne sont pas délocalisables, c'est à dire que les entreprises ne peuvent pas s'implanter ailleurs pour chercher soit des matières premières moins chères, soit de la main d'oeuvre moins chère. Or, l'un des avantages de l'Europe économique est de faciliter ces flux pour accroître la concurrence, et donc la compétitivité de la sphère économique. Cet atout européen n'est pas applicable à la Norvège, les clés de l'économie ne répondant pas à cette règle. Par ailleurs, l'Europe économique postule une certaine forme d'absence de régulation des marchés, qui se traduit par des lois strictes encadrant les subventions pour la pêche et l'agriculture, ainsi qu'une application des règles de concurrence pour l'exploitation des richesses naturelles. Là encore, tous ces principes sont peu compatibles avec le cas norvégien : l'agriculture et la pêche sont largement subventionnées, bien plus que ce que la PAC pourrait leur allouer. Du fait de la ruralité du pays, ces deux secteurs ont un poids politique important et ont joué un rôle majeur dans l'issue des référendums de 1972 et 1994. Quant aux ressources fossiles, elles sont exploitées par des compagnies majoritairement aux mains de l'Etat, dans la mesure où ce dernier effectue une redistribution généreuse des revenus qu'elles génèrent. Autant dire que la configuration économique en Norvège n'est pas propice à un rapprochement avec l'UE.
D'autres raisons mérient d'être citées, même si l'importance qui leur est donnée varie selon les uns et les autres. Traditionnellement, le paysage politique norvégien est très diverse, et les nombreux partis existant mettent le mot "compromis" au centre de la vie politique. Or, l'aboutissement d'un projet tel que l'adhésion à l'Union Européenne ne peut être mené à bien que s'il est supporté par une majorité puissante, et populaire. De plus, la culture politique du pays veut que la démocratie au sens "représentativité" prime sur ses autres aspects, au risque de pénaliser son efficacité. Or ce n'est pas la logique de Bruxelles, dont les institutions manquent de transparence selon les Norvégiens. Enfin, depuis son indépendance, la politique étrangère de la Norvège porte le sceau atlantiste plus que la marque européenne. Ainsi, le pays est l'un des membres fondateurs de l'OTAN en 1949, et a, à de nombreuses reprises, participé à des opérations militaires de soutien aux forces Américaines, notamment au nom de la lutte contre le terrorisme.
La combinaison des facteurs culturels, économiques et politiques rend la perspective d'une adhésion à l'UE délicate, et ne semble pas figurer en première page de l'agenda politique Norvégien. Cependant, si rejoindre l'Union Européenne n'est pas à l'ordre du jour, on peut tout de même souligner que la Norvège ne campe pas sur ses positions, et participe à certains projets européens. Elle est par exemple membre de l'EEE (Espace Economique Européen), qui permet une certaine forme de libre échange entre l'UE et les quatre pays membres de l'AELE (Association Européenne de Libre Echange) que sont l'Islande, le Liechtenstein, la Suisse et la Norvège (les deux derniers étant membres fondateurs). Conséquence : 75% du commerce Norvégien s'effectue avec l'Europe. Enfin, la Norvège est aussi signataire de l'accord Schengen, accord de libre circulation entre UE (Royaume-Uni et Irlande non compris), Islande et Norvège. Le pays fait preuve d'une certaine volonté en terme de coopération, tout en gardant son autonomie. Mais alors que l'intégration européenne se poursuit, la Norvège paraît de plus en plus isolée, car éloigné des instances décisionnelles : le pays doit appliquer certaines règles européennes mais ne peut contribuer à leur élaboration. C'est à l'heure actuelle le point sur lequel se focalise le débat européen en Norvège, la question étant "quel équilibre entre coopération et participation ?"
Une chose est sûre, après les échecs de 1972 et 1994, la queston de l'adhésion ne sera pas soumise à l'approbation du peuple avant que les dirigeants soient absolument sûrs d'une issue positive. Et, de source Norvégienne, ce jour n'est pas encore venu...

jeudi 27 novembre 2008

Au 8e jour, Dieu créa la neige, il vit que Bergen aimait ça

Avant de commencer, je tiens à vous remercier pour les nombreux messages d'anniversaire, ça fait chaud au coeur.Peu de nouvelles ces derniers jours, on va essayer de repartir sur des bonnes bases avec l'arrivée des vacances.

Y a pas qu'au PS en France qu'on s'est marrés ces derniers temps, on n'a pas été en reste ici puisqu'on a célébré les 20 ans comme il se doit, et sous la neige silvouplé. La semaine dernière des jolis flocons se sont invités dans le ciel norvégien, pour le plus grand bonheur des petits et des grands, mais surtout des grands. Bergen est en été une ville plaisante, qui montre un visage tout aussi charmant sous un manteau blanc.

Au menu, petites balades sur trottoires gliçants, batailles de neige et doigts gelés (bataille qui a vu la coalition allemande défaite par la coalition française, on n'a pas oublié Dunkerque) et ambiance normande au bord du fjord, avec la réception d'un colis aux parfums bien de chez nous (camembert, andouille et j'en passe). Déguster tout ça dans un cadre aussi sympa que celui-là, rien de tel

En résumé, ces derniers temps, la Norvège se porte pas mal, et moi avec !

mercredi 5 novembre 2008

Week end à Stavanger

Non, ce ne sera pas un article consacré à la victoire d'Obama. Je vais plutôt vous raconter l'excellent week end que nous venons de passer à Stavanger et ses environs, où nous sommes allés de jeudi à samedi dernier. A part l'ami Pétare à qui d'emblée l'évocation du nom de cette ville fait penser au "Viking Stavanger", club de foot qui "a joué la C3 !" (je cite), je pense que la plupart d'entre vous ignorent tout de cet endroit.

Stavanger est la 4e ville de Norvège et compte près de 120.000 habitants. Elle est située au sud ouest du pays, à moins de 200km au sud de Bergen. Ca nous empêche pas de mettre près de 5h pour la rejoindre (dans un pays où les routes sont très sinueuses, où la vitesse est limitée au mieux à 90km/h et sur un trajet où il faut prendre deux ferries pour traverser les fjords qui barrent la route, rien d'anormal). Grâce à sa cathédrâle, Stavanger a longtemps eu un poids considérable dans la vie chrétienne, jusqu'aux réformes protestantes menées en Scandinavie dans les années 1500. Aujourd'hui elle est la capitale du pétrole, en témoignent les nombreuses industries du secteur qui ont leur siège dans la ville.

Ces petites précisions faites, passons au concret. Nous voilà partis jeudi soir à 8 Français (oui, voyage sectaire) dans deux voitures, et arrivons sur place vers 22h. Le trajet est long, mais les traversées en Ferry nous offrent un spectacle dont on ne se lassera pas :



La nuit pointant son nez tôt (...), on n'a aucune idée de l'endroit où on est en arrivant, ni du paysage qui nous entoure. On n'en sera que plus surpris le lendemain matin quand la douce sonnerie du réveil nous tire des bras de Morphée, ouverture des rideaux, et fracture de l'oeil devant la vue :



Nous voilà donc au bord d'un lac, au pied des montagnes d'un côté, vue sur un charmant petit port de l'autre :

On n'est pas là pour beurer les sandwiches, donc on se met assez vite en route vers ce pourquoi on est là : l'ascension du Prekeistolen, une montagne surplombant à pic le Lysefjord du haut de ses 600 mètres. Paysages sublimes garantis... Surtout que la chance nous sourit : alors qu'il pleut non stop depuis un mois (rassurez vous, c'est rien, le record est de plus de 80 jours), il fait un temps exceptionnel ce week end, pour notre plus grand bonheur. Le cocktail fjord/montagnes enneigées/soleil radieux promet ! L'ascension nous offrira bien plus que ce qu'on pouvait espérer. Elle dure un peu plus longtemps que prévu à cause de la neige et des plaques de glace qui la rendent parfois périlleuse, mais la vue dont nous sommes gratifiés vaut le déplacement. On passe des sentiers boisés aux pentes raides et glacées, le tout entrecoupé de plateaux enneigés, de lacs gelés, de passages escarpés (verglacés eux aussi, trop facile sinon) pour enfin toucher au but et se voir coupé le souffle. Pardonnez les nombreuses photos, mais je n'ai pas vraiment réussi à faire de choix...

Le temps de manger un morceau et de faire la traditionnelle séance photo, nous amorçons la descente assez vite, de peur de se faire surprendre par la nuit. Tout est plus ou moins glacé, mais si en plus faut se faire ça dans le noir, je donne pas cher de nos vies. Heureusement la balade est surveillée, en témoigne cet hélicoptère qui me survole, me pensant certanement perdu alors que je méloignais des sentiers pour prendre quelques photos.

Pas de nuit ni de mauvaise surprise lors du chemin retour, bien au contraire, la marche se fait tranquillement avec un magnifique coucher de soleil en face nous, nous plongeant dans une lumière orange ambiante dorant les sommets enneigés, et enrobant l'horizon sous des couleurs chatoyantes. Magique...


Le samedi, direction la ville de Stavanger histoire de voir un peu à quoi ça ressemble. Encore une fois, on retrouve les caractéristiques typiques de la ville norvégienne : un port avec des maisons colorées, d'étroites rues piétonnes pavées entourées de maison en bois blanches. L'atmosphère y est chaleureuse et l'ensemble très charmant, sans pour autant rentrer dans la catégorie des villes exceptionnelles à visiter absolument.

A note que ces gens ont le sens de la communication et savent faire passer un message :

La journée se termine après nous être un peu fait arnaquer dans un resto, après s'être pris une prune (comme le dit le guide du routard, si le plein emploi est assuré, c'est parce que les chômeurs sont provisoirement embauchés par l'Etat pour accomplir des tâches pas passionnantes, comme mettre des amendes à ceux qui paient pas leur place de parking) et s'être fait agresser par le proprio du "café français" qui n'est pas français mais algérien et qui a appris le français à cause de la colonisation et vous êtes une bande de ptits cons, nous reprenons la route direction Bergen, bien content de notre périple !

dimanche 19 octobre 2008

L’instant norvégien, première : Social Trust

J’ai fait beaucoup de factuel pour le moment sur ce blog, et peu d’articles sont consacrés aux caractéristiques de la culture norvégienne. J’aurai pu commencer avec quelque chose de plus parlant comme « être brun en Norvège, ou comment vivre sa différence », ou « de l’art de bronzer avec 4 heures d’ensoleillement par jour » etc. Mais ça sera avec quelque chose de complètement différent que je vais débuter cette rubrique : le social trust. Si on devait traduire littéralement en Français, ça nous donnerait quelque chose genre « la confiance sociale », mais si on devait trouver une expression qui se rapproche au plus de la locution anglaise, on pourrait raisonnablement parler de « cohésion sociale ». Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Nombreuses sont les études à ce sujet, et bien qu’aucune définition précise n’ait fait consensus, on peut sans trop prendre de risque considérer que le social trust est un intérêt particulier des membres d’une société dans les relations sociales, à la base d’une interaction sociale, dont les principales valeurs sont l’honnêteté, l’objectivité, l’équité. Ca ressemble à un charabia plus ou moins incompréhensible comme ça, laissez moi d’abord vous donner quelques anecdotes pour illustrer mes propos, ensuite on étudiera tout ça avec un regard un peu plus critique pour cerner quels sont les enjeux du social trust dans nos sociétés aujourd’hui, et les défis auxquels il doit faire face.

Si je consacre un article à ce trait de la culture norvégienne, c’est parce que j’ai eu à maintes reprises eu l’occasion d’y être confronté. J’en ai déjà parlé dans un de mes premiers articles, il s’agit par exemple du comportement des Norvégiens dans les bars ou les boîtes. Comme je l’ai dit, il n’est pas rare qu’on les voit se diriger vers le bar, acheter leur consommation, retourner s’asseoir, bavarder, et laisser leur verre en plan sur une table pour aller danser ou voir ailleurs l’espace de quelques minutes, le tout en sachant que nul n’aura l’indélicate intention de lui voler son précieux breuvage. Ce comportement donne lieu à des concours entre étudiants Erasmus (et plus spécifiquement les latins, Français, Espagnols et Italiens), à celui qui en piquera le plus. Ca nous amuse, c’est vrai. En France, si je raconte ça, il y a de fortes chances que ça fasse sourire aussi ; pis, si je demande à un concitoyen ce qu’il pense de cette pratique, il est probable qu’il me réponde quelque chose comme « c’est normal ». Bon. Maintenant, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec un Norvégien, qui lui a tout de suite été outré et a fermement condamné le comportement. Et la raison invoquée n’est même pas le coût exorbitant de la boisson, mais plutôt la violation d’une certaine confiance.
Second exemple, que je n’ai pas vécu directement, mais qu’un ami m’a relaté : il se promenait sur le marché aux poissons de Bergen, et s’en va pour payer ses courses. Il ouvre son porte feuille mais se rend compte que son billet a disparu. A peine le temps de se demander où il est passé qu’un Norvégien lui tape sur l’épaule en lui disant « il me semble que vous avez fait tomber ça ». Comportement louable, d’autant plus louable quand on sait qu’il s’agissait d’un billet de 500 couronnes (un peu plus de 60 €). Soyons honnête, combien d’entre nous auraient fait la même chose en France (j’ai dit soyons honnête, je demande à ceux qui se disent spontanément « ba, moi bien sûr » d’y repenser à deux fois) ?
Troisième exemple, une scène qui s’est produite la semaine dernière lors de notre excursion au Geirangerfjord, au moment de rendre la cabine - petite habitation où on a dormi - au propriétaire. En France, il est plus que probable qu’un propriétaire qui loue un logement à cinq étudiants étrangers va adopter un comportement méfiant à l’égard de ses locataires, et vérifier plutôt deux fois qu’une l’état de propreté de la cabine avant qu’ils ne partent. Là, on a effectivement rangé et nettoyé la cabine comme il faut, on rend les clés en main propre et je demande « voulez vous qu’on aille vérifier ensemble la propreté de la cabine ? », la réponse est immédiate, « pas de problème, j’ai confiance en vous ». Et je peux vous garantir qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé de confiance, quand on sait que le propriétaire ne remet pas les clés de ses cabines dans un bureau à l’abri de toute tentative de vol, mais simplement sur un clou à côté de la porte, en plein air et accessible au premier venu.
Quatrième et dernier exemple, dans un supermarché, scène fortement improbable en France (parole du responsable du rayon bazar été 2008 chez Leclerc à Fives), Mario arrive à la caisse avec ses courses, les pose sur le tapis : un prix manque sur un produit. Le caissier, plutôt que de décrocher son téléphone et d’appeler un vendeur se contente d’un « vous rappelez vous du prix de ce produit ? », autrement dit la porte ouverte à toute fraude…

J’espère que ces anecdotes vous auront convaincus qu’il ne s’agit pas seulement de coups de chance successifs, que ce ne sont pas que des gens biens qui étaient là au bon endroit au bon moment. Et puis pour les réticents, voici une preuve empirique, un compte rendu d’une étude concernant le social trust, la question posée étant : « Pensez vous qu’on puisse avoir confiance en autrui, ou n’est-on jamais trop prudent ? ». Les habitués de la recherche rétorqueront que la dualité de la réponse ne laisse pas de place à la graduation et aux réponses intermédiaires, que le contexte de la situation n’est pas pris en compte, etc. Enfin on apportera quand même du crédit à cette étude, dans la mesure où elle a permis de déterminer les degrés de liberté civile, de stabilité politique, de corruption et d’efficacité gouvernementale (je reviendrai plus tard sur tous ces liens) des pays suivants :


La Norvège est donc en tête avec 64% de réponses positives, suivie de Danemark et de la Suède (c’est pas mal la Scandinavie en fait). Vous remarquerez le score très moyen de la France (Frankrike sur le graphique), avec seulement 22% de réponses positives…

Voyons voir maintenant quelles sont les raisons d’une telle confiance, d’un tel comportement auquel nous ne sommes pas vraiment habitués en France : qu’est-ce qui favorise l’émergence du social trust ? Samuel Huntington (professeur à Harvard) a montré dans plusieurs études que l’on a davantage confiance en quelqu’un qui nous ressemble sur les plans physiques et culturels qu’en quelqu’un qui nous est étranger. On a donc plus de chance de voir émerger une cohésion sociale dans un pays homogène : la Norvège (et plus globalement la Scandinavie) remplit on ne peut mieux cette condition, puisque sur les 4,5 millions d’habitants que compte le pays, seulement 4,3% d’entre eux ne sont pas des « nationaux », c'est-à-dire qui n’ont pas leurs deux parents Norvégiens. Ensuite, d’un point de vue plus holiste, d’autres raisons sont avancées : le social trust serait conditionné par l’intégration en société, les différents réseaux d’amis ou professionnels auxquels peut appartenir l’individu, le sentiment d’appartenance à une communauté, mais aussi et surtout par des caractéristiques un peu plus personnelles comme l’optimisme, le bonheur, la satisfaction quant à la vie menée. Enfin, et pour les plus matérialistes, Claus Offe, chercheur Allemand, a démontré que les plus riches étaient plus enclins à accorder leur confiance à autrui, leurs ressources leur permettant de ne pas mettre en péril leur situation en adoptant un tel comportement.
On vient de détailler quelques origines du social trust, voyons maintenant en quoi il est intéressant, ce qu’il peut apporter à une société.

J’ai commencé à en parler précédemment, le social trust est un indicateur de degré de démocratie. Pour qu’un tel régime fonctionne convenablement, les citoyens doivent être convaincus que les élections ont été tenues de façon juste, que ceux qui les gouvernent ne sont pas corrompus, et qu’ils représentent leurs intérêts. Un climat de confiance s’installe alors entre les représentants et les représentés, et entre les représentés eux-mêmes. Néanmoins, s’il existe un lien entre social trust et démocratie, l’utilisation de cet indicateur n’est utile que combiné avec d’autres : la Chine (Kina sur le graphique), par exemple est 5e du classement, et il me semble qu’en termes de démocratie, on a fait mieux. A l’inverse, la France n’occupe pas une place particulièrement brillante, sans pour autant qu’on puisse affirmer que les principes de la démocratie y soient ouvertement bafoués (je ne rentre pas dans une quelconque polémique concernant notre Président). Les explications résident certainement dans le fait que la Chine est un pays culturellement très homogène, alors que la France peine à rassembler les différentes communautés qui la composent sous un même drapeau. Enfin malgré ces affirmations et leurs nuances, là réside le majeur intérêt du social trust : il favorise l’émergence de la démocratie, et la consolide. Dans ce cas, quelles sont les outils, les stratégies dont disposent les gouvernements pour mettre plus de confiance entre les membres d’une société ?

Comme je l’ai dit, plus on a de similarités avec une personne, plus on est enclin à lui faire confiance. Ce qui revient à dire que plus une personne est cosmopolite, plus elle va être enclin à avoir confiance en différents groupes de personne, ceci grâce aux différentes cultures qui l’empreignent. Appliquées à plus grande échelle, les valeurs cosmopolites sont celles de l’ouverture d’esprit et de la communication entre les communautés, les groupes d’intérêts, la prise en compte de toutes les opinions dans la gestion des problèmes sociétaux. Tiens, c’est marrant, on retrouve ce fonctionnement en Norvège. Le corporatisme y est complètement institutionnalisé : régulièrement, différents groupes d’intérêts se retrouvent pour défendre leurs points de vue sur des sujets divers et variés, afin que la politique menée couvre au maximum les intérêts de chacun, le tout coordonné par le Gouvernement qui se charge de transformer ces délibérations en projets de loi. Ce qui conduit au final à éviter au maximum de léser une catégorie de la population, une région, une profession, etc. Par ailleurs, bien que la Norvège soit ethniquement très homogène, il ne faut pas oublier de mentionner le peuple Sammi qui vit dans les régions du Nord, bien différent culturellement du reste de la population du pays. Là encore, ils ne sont pas pour autant laissés de côté, puisqu’ils disposent de leur propre Parlement, organe consultatif écouté dès que le Gouvernement met une place une politique en rapport avec eux. De plus, une femme Sammi a récemment rejoint le Gouvernement, démontrant ainsi qu’ils n’étaient pas exclus de la gestion des affaires du pays. On a aussi vu que le social trust avait tendance à se développer grâce à l’optimisme, au bonheur, etc. Encore une fois, étrange, la Norvège semble avoir trouvé un filon : « à chaque problème, une solution : l’Etat ». Mais pas l’Etat dans le sens totalitaire, qui a l’entière main mise sur l’économie, sur les partis politiques, qui a le pouvoir de censurer, ou que sais-je. Je parle ici de l’action de l’Etat auprès du citoyen, qui se traduit par des aides financières ou matérielles. Un exemple tout simple : en France, tomber enceinte à 17 ou 18 est une grande appréhension : problème d’argent, de temps, de logistique… Ici, les jeunes mamans sont particulièrement nombreuses, l’Etat ayant tout prévu pour elles : soutiens financiers très généreux, accès aux services facilités (garderies, écoles…), et bien d’autres. Il en va de même dans la vie professionnelle : la peur du chômage est quasiment inexistante (1,7% de chômage ce trimestre). L’Etat y est encore pour quelque chose, puisque pas moins d’un tiers de la population active travaille dans un organe public. Autrement dit, ce ne sont pas les emplois qui manquent, et si c’est le cas, l’Etat se charge de vous en trouver un. Enfin, le social trust émerge dans un climat ambiant de sécurité : la Norvège semble encore une fois avoir trouvé le bon truc, alliant un savant dosage de prévention et de répression. Jamais pour le moment je ne me suis senti en situation d’insécurité, et je vous garantis que ce ne sont pas les promenades nocturnes qui ont manqué… Et en même temps, je n’ai pas encore vu de manque de respect entre ces messieurs habillés en bleu roulant dans des voitures avec des sirènes sur le toit, et des jeunes (dans un sens comme dans l’autre). Alors que dans de nombreux pays l’intervention de l’Etat est vue comme une menace qu’il faut à tout prix contrôler, l’inverse se produit en Norvège où l’Etat est omniprésent, pour le bien de ses ressortissants, et sans pour autant être un frein à l’économie : la Norvège se dote d’une croissance annuelle de presque 2% depuis une dizaine d’année.

Alors bien sûr, on peut critiquer ce modèle où l’intervention de l’Etat se fait dans la quasi-totalité des domaines de la vie courante - tout en respectant la vie privée, soit dit en passant. Bien sûr on pourra rétorquer que ça coûte cher en impôts, qu’il n’y a pas de raison que je donne une partie de mes revenus à un Etat qui va se charger de payer une nounou au gamin de mon voisin de 17 ans qui fait pas grand-chose de sa vie. La réponse est simple : les taux d’imposition ne sont pas plus élevés qu’en France, et en plus, les salariés Norvégiens gagnent bien mieux leur vie : alors que les prix sont environ 50% plus chers ici qu’en France, le salaire minimum est presque 100% supérieur (14 euros de l’heure). Faites le calcul… Mais comment sont alors alimentées les caisses de l’Etat ? Je vous le donne en mille : le pétrole. Deux principales compagnies sont chargées de l’exploitation des ressources naturelles, la Statoil (première compagnie de Norvège) et la Norsk Hydro. Le lien avec l’Etat ? Il possède 43% des parts de la seconde, et n’a que récemment décidé d’ouvrir le capital de la première aux investisseurs privés. Contrairement aux monarchies du Golfe, le pays a décidé de faire profiter des richesses de son sous-sol à sa population.

Grâce à la gestion particulière de ses affaires intérieures, la Norvège est passée du rang de pays le plus pauvre d’Europe occidentale au sortir de la seconde guerre mondiale, à celui de prospère, et constitue un modèle pour toutes les puissances européennes. On a vu qu’elle occupait le premier rang en terme de social trust, voici quelques indicateurs que l’on peut relier à cette caractéristique :

Liberté de la presse : 1er (ex aequo avec l’Islande)
Indice de Développement Humain (IDH) : 1er (ex aequo avec l’Islande)
Alphabétisation : 100%
Global Peace Index : 1er
Freedom In The World : 1er en politique et libertés publiques
Corruption : 9e Nation la moins corrompue
Espérance de vie : 79,81 ans


Après avoir passé en long en large et en travers les caractéristiques du social trust, on va maintenant s’intéresser à son avenir. Il est probable qu’à ce niveau là les choses se gâtent un peu, la Norvège devant faire face à 2 enjeux majeurs. D’abord, dans un contexte de mondialisation, on peut se demander si la libéralisation des flux économiques et humains ne va pas venir perturber l’homogénéité d’un pays traditionnellement uni-culturel. Ensuite, les principales ressources financières du pays proviennent de ses richesses naturelles, vouées à disparaître. Comment alors financer les interventions de l’Etat ? Il semble particulièrement difficile de répondre à la première question, mais je vous donne rendez-vous dans un prochain article pour essayer de trouver la réponse à la seconde !

mercredi 15 octobre 2008

Trondheim et Geirangerfjord

C'est deux Français, un Espagnol et Italien qui partent en vacances. Lequel des quatre meurt ? Et bien à la surprise générale, aucun ! Je dis surprise générale parce quand on connaît les énergumènes...

On y songeait depuis un petit bout de temps à préparer ce voyage à Trondheim pour aller voir Josevi, un ami de Mario (l'Espagnol). Des vacances ? Disons qu'officiellement on n'y est pas vraiment, mais bon on peut se permettre certaines largesses... Nous voilà donc partis mardi dernier dans l'après-midi (le 8) pour une semaine à la découverte de nouvelles contrées, avec une première étape Bergen-Oslo, pas moins de 7h de train pour 450 km. Ca fait long, surtout quand on sait qu'en France on rallie Paris et Marseille en 3h. Enfin on a la chance de bénéficier de paysages magnifiques, enchaînements de montagnes et lacs, le tout sous une couche de neige fraichement tombée.


Nous voilà arrivés à Oslo sur le coup de 23h, pour reprendre un autre train de nuit direction Trondheim, où Josevi vient nous accueillir à la gare à 7h. Sans perdre de temps, on entame la visite de la ville. Quelques informations sur cette dernière : elle a été créée en 997 par le Roi Olav Tryggvasen, elle est la 3e ville de Norvège (après Oslo et Bergen) et compte environ 160.000 habitants, dont une grande partie d'étudiants. Première visite, la cathédrale de Nidaros (ancien nom de la vlle), construite en 1070 sur la tombe du roi Olav Tryggvasen. Cathédrale paticulièrement intéressante car mélangeant les styles roman et gothique. Manque de chance, elle est fermée ce jour là on se contentera donc de contempler le monument de l'extérieur.


Puis on découvre le centre de Trondheim, très différent de Bergen du fait des nombreuses rues piétonnes pavées et des maisons un peu à l'anglaise.

Néanmoins on retrouve quelques similitudes entre les deux villes lorsqu'on s'éloigne du centre. Ci dessous une rue de Bergen, puis une de Trondheim ; puis une vue de maisons à Bergen d'abord, à Trondheim ensuite.






Et vous aurez aussi remarqué qu'il ya bien plus de soleil à Bergen... Suite et fin de la promenade à la forteresse de Kristiansen, qui surplombe la ville.


Malheureusement ce jour là le temps était pas extraordinire, la vue est donc un peu gachée...



En 1681, la ville a été touchée par un incendie qui a ravagé la quasi totalité de la ville, la rendant vulnérable aux attaques venues de l'est ; la forteresse a été construite en 1682 pour la protéger. Elle est devenue un symbole de fierté nationale en 1718, quand le fort a permis de faire échouer une tentative d'invasion suédoise. Des canons ont été placés partout autour pour célébrer cette victoire, et montrer la puissance du fort.

En plus ce jour là on a eu pas mal de chance, on est tombé sur une cérémonie d'intronisation d'un nouveau capitaine de régiment, on a donc eu droit à l'armée, aux costumes traditionnels et aux boulets de canon.

Fin de la promenade, retour à la résidence universitaire de Trondheim, Moholt (carrément moins bien que notre Fantoft à nous par la même occasion). On y rencontre les amis de Josevi, tous des espagnols qui viennent ici pour parler anglais, mais qui au final n'en parlent pas un mot dans la journée puisqu'ils restent entre eux. C'est donc la croix et la bannière pour les mettre à la langue de Shakespeare... On prévoit notre sortie du soir, ça sera dans un bar/boîte appelé le Downtown, dans lequel on sera vers 23h. On réalise très vite que les soirées ici sont d'une toute autre ampleur qu'à Bergen : les boîtes et bars font trois fois la taille des notres, il y a bien plus de gens... On peut constater que la ville est hyper dynamisée par ses étudiants, et ça se sent dans l'ambiance chaleureuse et assez internationale dans la rue. Le retour se fera à pied (taxi trop cher), et nous aura permis d'admirer la bibliothèque de nuit, un bâtiment digne d'Harry Potter :


Durant notre séjour à Trondheim on aura aussi pu apprécier le paysage en sortie de ville, avec la traversée (gratuite bien sûr...) du fjord qui borde Trondheim :



Le soir, je retrouve Karoline, une Norvégienne qui a vécu en Frane chez tonton Denis et tata Véronique (qui apprécieront cette appellation à n'en pas douter), elle est accompagnée d'un ami à elle qui parle un très bon français avec un accent... belge ! Un Norvégien parler fançais avec un accent belge, c'est pas banal comme dirait l'autre. Retour à Moholt tôt, car départ le lendemain à 8h au Geirangerfjord, à 7h de route de Trondheim, on a prévu de passer le week end. On loue donc une Polo, et à 5 dans une Polo pendant 7 heures, croyez moi c'est pas facile. Enfin on a encore la chance de découvrir les paysages norvégiens, ce qui vaut le détour. En chemin on s'arrête à Lom pour visiter une église en bois debout qui, d'après ce qu'on nous a dit, mérite qu'on s'y attarde.

Ue pause sympa, entâchée par un incident assez fâcheux : une marche arrière mal négociée, un choc avec un kiosque en bois-viking-que-quand-tu-rentres-dedans-ça-te-fait-mal, et voilà notre belle Polo avec l'arrière tout abimé... Ce qui nous vaudra la maudique somme de 6000 couronnes, soit 750 euros... On repart donc un peu grisés, puis il se met à pleuvoir, on se perd plus ou moins et on arrive tard au fjord, ce qui ne nous permet pas de randonner en fin d'après midi, la nuit tombant assez vite, bref, la journée de demain sera meilleur. On s'endort donc vers 22h30 dans notre cabine, petite maisonette en bois très sobre, mais néanmoins chaleureuse, et largement de quoi ce qu'il faut pour survivre : eau chaude et électricité, ce qui est plutôt du luxe quand on sait que la plupart des cabines que les Norvégiens possèdent au bord des fjords ou en pleine nature au milien de nulle part en sont généralement dépourvues.


Le lendemain est jour de randonnée, sur les versants des montagnes qui entourent le fjord, avec en objectif la cascade des 7 soeurs. On est plutôt contents car même s'il a plu la veille, le ciel alterne entre soleil radieux et nuage, et cette lumière reflète sur les arbres aux feuilles jaunies par l'automne, rendant notre marche des plus agréables.








On repart de notre fjord plutôt content de ce qu'on a pu voir, en empruntant la Trollstigen (route des trolls), qui ressemble vue de haut à ça :


Autrement dit un truc assez impressionnant. On arrive à Trondheim après 7h de route, sans incident, cette fois...

Dimanche, dernière journée avant de rentrer, direction un restaurant tournant en haut d'une tour, avec vue sur toute la ville. Le concept : chacun paie 88 couronnes (11 euros) et a pizza à volonté. Le concept aménagé : on y va à cinq, deux paient, et tout le monde mange à volonté. Les pizzas sont bonnes, la vue est chouette, et en plus y a des ballons gonflés à l'helium pour les enfants comme moi.



Ainsi se termine notre périple, on reprend le même chemin qu'à l'aller le lendemain à 8h, 1er train pour Oslo puis un second pour Bergen, une arrivée à 23h, reste plus maintenant qu'à rattraper le sommeil qu'on a laissé en cours de route...