J’ai fait beaucoup de factuel pour le moment sur ce blog, et peu d’articles sont consacrés aux caractéristiques de la culture norvégienne. J’aurai pu commencer avec quelque chose de plus parlant comme « être brun en Norvège, ou comment vivre sa différence », ou « de l’art de bronzer avec 4 heures d’ensoleillement par jour » etc. Mais ça sera avec quelque chose de complètement différent que je vais débuter cette rubrique : le social trust. Si on devait traduire littéralement en Français, ça nous donnerait quelque chose genre « la confiance sociale », mais si on devait trouver une expression qui se rapproche au plus de la locution anglaise, on pourrait raisonnablement parler de « cohésion sociale ». Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Nombreuses sont les études à ce sujet, et bien qu’aucune définition précise n’ait fait consensus, on peut sans trop prendre de risque considérer que le social trust est un intérêt particulier des membres d’une société dans les relations sociales, à la base d’une interaction sociale, dont les principales valeurs sont l’honnêteté, l’objectivité, l’équité. Ca ressemble à un charabia plus ou moins incompréhensible comme ça, laissez moi d’abord vous donner quelques anecdotes pour illustrer mes propos, ensuite on étudiera tout ça avec un regard un peu plus critique pour cerner quels sont les enjeux du social trust dans nos sociétés aujourd’hui, et les défis auxquels il doit faire face.
Si je consacre un article à ce trait de la culture norvégienne, c’est parce que j’ai eu à maintes reprises eu l’occasion d’y être confronté. J’en ai déjà parlé dans un de mes premiers articles, il s’agit par exemple du comportement des Norvégiens dans les bars ou les boîtes. Comme je l’ai dit, il n’est pas rare qu’on les voit se diriger vers le bar, acheter leur consommation, retourner s’asseoir, bavarder, et laisser leur verre en plan sur une table pour aller danser ou voir ailleurs l’espace de quelques minutes, le tout en sachant que nul n’aura l’indélicate intention de lui voler son précieux breuvage. Ce comportement donne lieu à des concours entre étudiants Erasmus (et plus spécifiquement les latins, Français, Espagnols et Italiens), à celui qui en piquera le plus. Ca nous amuse, c’est vrai. En France, si je raconte ça, il y a de fortes chances que ça fasse sourire aussi ; pis, si je demande à un concitoyen ce qu’il pense de cette pratique, il est probable qu’il me réponde quelque chose comme « c’est normal ». Bon. Maintenant, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec un Norvégien, qui lui a tout de suite été outré et a fermement condamné le comportement. Et la raison invoquée n’est même pas le coût exorbitant de la boisson, mais plutôt la violation d’une certaine confiance.
Second exemple, que je n’ai pas vécu directement, mais qu’un ami m’a relaté : il se promenait sur le marché aux poissons de Bergen, et s’en va pour payer ses courses. Il ouvre son porte feuille mais se rend compte que son billet a disparu. A peine le temps de se demander où il est passé qu’un Norvégien lui tape sur l’épaule en lui disant « il me semble que vous avez fait tomber ça ». Comportement louable, d’autant plus louable quand on sait qu’il s’agissait d’un billet de 500 couronnes (un peu plus de 60 €). Soyons honnête, combien d’entre nous auraient fait la même chose en France (j’ai dit soyons honnête, je demande à ceux qui se disent spontanément « ba, moi bien sûr » d’y repenser à deux fois) ?
Troisième exemple, une scène qui s’est produite la semaine dernière lors de notre excursion au Geirangerfjord, au moment de rendre la cabine - petite habitation où on a dormi - au propriétaire. En France, il est plus que probable qu’un propriétaire qui loue un logement à cinq étudiants étrangers va adopter un comportement méfiant à l’égard de ses locataires, et vérifier plutôt deux fois qu’une l’état de propreté de la cabine avant qu’ils ne partent. Là, on a effectivement rangé et nettoyé la cabine comme il faut, on rend les clés en main propre et je demande « voulez vous qu’on aille vérifier ensemble la propreté de la cabine ? », la réponse est immédiate, « pas de problème, j’ai confiance en vous ». Et je peux vous garantir qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé de confiance, quand on sait que le propriétaire ne remet pas les clés de ses cabines dans un bureau à l’abri de toute tentative de vol, mais simplement sur un clou à côté de la porte, en plein air et accessible au premier venu.
Quatrième et dernier exemple, dans un supermarché, scène fortement improbable en France (parole du responsable du rayon bazar été 2008 chez Leclerc à Fives), Mario arrive à la caisse avec ses courses, les pose sur le tapis : un prix manque sur un produit. Le caissier, plutôt que de décrocher son téléphone et d’appeler un vendeur se contente d’un « vous rappelez vous du prix de ce produit ? », autrement dit la porte ouverte à toute fraude…
J’espère que ces anecdotes vous auront convaincus qu’il ne s’agit pas seulement de coups de chance successifs, que ce ne sont pas que des gens biens qui étaient là au bon endroit au bon moment. Et puis pour les réticents, voici une preuve empirique, un compte rendu d’une étude concernant le social trust, la question posée étant : « Pensez vous qu’on puisse avoir confiance en autrui, ou n’est-on jamais trop prudent ? ». Les habitués de la recherche rétorqueront que la dualité de la réponse ne laisse pas de place à la graduation et aux réponses intermédiaires, que le contexte de la situation n’est pas pris en compte, etc. Enfin on apportera quand même du crédit à cette étude, dans la mesure où elle a permis de déterminer les degrés de liberté civile, de stabilité politique, de corruption et d’efficacité gouvernementale (je reviendrai plus tard sur tous ces liens) des pays suivants :
Si je consacre un article à ce trait de la culture norvégienne, c’est parce que j’ai eu à maintes reprises eu l’occasion d’y être confronté. J’en ai déjà parlé dans un de mes premiers articles, il s’agit par exemple du comportement des Norvégiens dans les bars ou les boîtes. Comme je l’ai dit, il n’est pas rare qu’on les voit se diriger vers le bar, acheter leur consommation, retourner s’asseoir, bavarder, et laisser leur verre en plan sur une table pour aller danser ou voir ailleurs l’espace de quelques minutes, le tout en sachant que nul n’aura l’indélicate intention de lui voler son précieux breuvage. Ce comportement donne lieu à des concours entre étudiants Erasmus (et plus spécifiquement les latins, Français, Espagnols et Italiens), à celui qui en piquera le plus. Ca nous amuse, c’est vrai. En France, si je raconte ça, il y a de fortes chances que ça fasse sourire aussi ; pis, si je demande à un concitoyen ce qu’il pense de cette pratique, il est probable qu’il me réponde quelque chose comme « c’est normal ». Bon. Maintenant, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec un Norvégien, qui lui a tout de suite été outré et a fermement condamné le comportement. Et la raison invoquée n’est même pas le coût exorbitant de la boisson, mais plutôt la violation d’une certaine confiance.
Second exemple, que je n’ai pas vécu directement, mais qu’un ami m’a relaté : il se promenait sur le marché aux poissons de Bergen, et s’en va pour payer ses courses. Il ouvre son porte feuille mais se rend compte que son billet a disparu. A peine le temps de se demander où il est passé qu’un Norvégien lui tape sur l’épaule en lui disant « il me semble que vous avez fait tomber ça ». Comportement louable, d’autant plus louable quand on sait qu’il s’agissait d’un billet de 500 couronnes (un peu plus de 60 €). Soyons honnête, combien d’entre nous auraient fait la même chose en France (j’ai dit soyons honnête, je demande à ceux qui se disent spontanément « ba, moi bien sûr » d’y repenser à deux fois) ?
Troisième exemple, une scène qui s’est produite la semaine dernière lors de notre excursion au Geirangerfjord, au moment de rendre la cabine - petite habitation où on a dormi - au propriétaire. En France, il est plus que probable qu’un propriétaire qui loue un logement à cinq étudiants étrangers va adopter un comportement méfiant à l’égard de ses locataires, et vérifier plutôt deux fois qu’une l’état de propreté de la cabine avant qu’ils ne partent. Là, on a effectivement rangé et nettoyé la cabine comme il faut, on rend les clés en main propre et je demande « voulez vous qu’on aille vérifier ensemble la propreté de la cabine ? », la réponse est immédiate, « pas de problème, j’ai confiance en vous ». Et je peux vous garantir qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé de confiance, quand on sait que le propriétaire ne remet pas les clés de ses cabines dans un bureau à l’abri de toute tentative de vol, mais simplement sur un clou à côté de la porte, en plein air et accessible au premier venu.
Quatrième et dernier exemple, dans un supermarché, scène fortement improbable en France (parole du responsable du rayon bazar été 2008 chez Leclerc à Fives), Mario arrive à la caisse avec ses courses, les pose sur le tapis : un prix manque sur un produit. Le caissier, plutôt que de décrocher son téléphone et d’appeler un vendeur se contente d’un « vous rappelez vous du prix de ce produit ? », autrement dit la porte ouverte à toute fraude…
J’espère que ces anecdotes vous auront convaincus qu’il ne s’agit pas seulement de coups de chance successifs, que ce ne sont pas que des gens biens qui étaient là au bon endroit au bon moment. Et puis pour les réticents, voici une preuve empirique, un compte rendu d’une étude concernant le social trust, la question posée étant : « Pensez vous qu’on puisse avoir confiance en autrui, ou n’est-on jamais trop prudent ? ». Les habitués de la recherche rétorqueront que la dualité de la réponse ne laisse pas de place à la graduation et aux réponses intermédiaires, que le contexte de la situation n’est pas pris en compte, etc. Enfin on apportera quand même du crédit à cette étude, dans la mesure où elle a permis de déterminer les degrés de liberté civile, de stabilité politique, de corruption et d’efficacité gouvernementale (je reviendrai plus tard sur tous ces liens) des pays suivants :
La Norvège est donc en tête avec 64% de réponses positives, suivie de Danemark et de la Suède (c’est pas mal la Scandinavie en fait). Vous remarquerez le score très moyen de la France (Frankrike sur le graphique), avec seulement 22% de réponses positives…
Voyons voir maintenant quelles sont les raisons d’une telle confiance, d’un tel comportement auquel nous ne sommes pas vraiment habitués en France : qu’est-ce qui favorise l’émergence du social trust ? Samuel Huntington (professeur à Harvard) a montré dans plusieurs études que l’on a davantage confiance en quelqu’un qui nous ressemble sur les plans physiques et culturels qu’en quelqu’un qui nous est étranger. On a donc plus de chance de voir émerger une cohésion sociale dans un pays homogène : la Norvège (et plus globalement la Scandinavie) remplit on ne peut mieux cette condition, puisque sur les 4,5 millions d’habitants que compte le pays, seulement 4,3% d’entre eux ne sont pas des « nationaux », c'est-à-dire qui n’ont pas leurs deux parents Norvégiens. Ensuite, d’un point de vue plus holiste, d’autres raisons sont avancées : le social trust serait conditionné par l’intégration en société, les différents réseaux d’amis ou professionnels auxquels peut appartenir l’individu, le sentiment d’appartenance à une communauté, mais aussi et surtout par des caractéristiques un peu plus personnelles comme l’optimisme, le bonheur, la satisfaction quant à la vie menée. Enfin, et pour les plus matérialistes, Claus Offe, chercheur Allemand, a démontré que les plus riches étaient plus enclins à accorder leur confiance à autrui, leurs ressources leur permettant de ne pas mettre en péril leur situation en adoptant un tel comportement.
On vient de détailler quelques origines du social trust, voyons maintenant en quoi il est intéressant, ce qu’il peut apporter à une société.
J’ai commencé à en parler précédemment, le social trust est un indicateur de degré de démocratie. Pour qu’un tel régime fonctionne convenablement, les citoyens doivent être convaincus que les élections ont été tenues de façon juste, que ceux qui les gouvernent ne sont pas corrompus, et qu’ils représentent leurs intérêts. Un climat de confiance s’installe alors entre les représentants et les représentés, et entre les représentés eux-mêmes. Néanmoins, s’il existe un lien entre social trust et démocratie, l’utilisation de cet indicateur n’est utile que combiné avec d’autres : la Chine (Kina sur le graphique), par exemple est 5e du classement, et il me semble qu’en termes de démocratie, on a fait mieux. A l’inverse, la France n’occupe pas une place particulièrement brillante, sans pour autant qu’on puisse affirmer que les principes de la démocratie y soient ouvertement bafoués (je ne rentre pas dans une quelconque polémique concernant notre Président). Les explications résident certainement dans le fait que la Chine est un pays culturellement très homogène, alors que la France peine à rassembler les différentes communautés qui la composent sous un même drapeau. Enfin malgré ces affirmations et leurs nuances, là réside le majeur intérêt du social trust : il favorise l’émergence de la démocratie, et la consolide. Dans ce cas, quelles sont les outils, les stratégies dont disposent les gouvernements pour mettre plus de confiance entre les membres d’une société ?
Comme je l’ai dit, plus on a de similarités avec une personne, plus on est enclin à lui faire confiance. Ce qui revient à dire que plus une personne est cosmopolite, plus elle va être enclin à avoir confiance en différents groupes de personne, ceci grâce aux différentes cultures qui l’empreignent. Appliquées à plus grande échelle, les valeurs cosmopolites sont celles de l’ouverture d’esprit et de la communication entre les communautés, les groupes d’intérêts, la prise en compte de toutes les opinions dans la gestion des problèmes sociétaux. Tiens, c’est marrant, on retrouve ce fonctionnement en Norvège. Le corporatisme y est complètement institutionnalisé : régulièrement, différents groupes d’intérêts se retrouvent pour défendre leurs points de vue sur des sujets divers et variés, afin que la politique menée couvre au maximum les intérêts de chacun, le tout coordonné par le Gouvernement qui se charge de transformer ces délibérations en projets de loi. Ce qui conduit au final à éviter au maximum de léser une catégorie de la population, une région, une profession, etc. Par ailleurs, bien que la Norvège soit ethniquement très homogène, il ne faut pas oublier de mentionner le peuple Sammi qui vit dans les régions du Nord, bien différent culturellement du reste de la population du pays. Là encore, ils ne sont pas pour autant laissés de côté, puisqu’ils disposent de leur propre Parlement, organe consultatif écouté dès que le Gouvernement met une place une politique en rapport avec eux. De plus, une femme Sammi a récemment rejoint le Gouvernement, démontrant ainsi qu’ils n’étaient pas exclus de la gestion des affaires du pays. On a aussi vu que le social trust avait tendance à se développer grâce à l’optimisme, au bonheur, etc. Encore une fois, étrange, la Norvège semble avoir trouvé un filon : « à chaque problème, une solution : l’Etat ». Mais pas l’Etat dans le sens totalitaire, qui a l’entière main mise sur l’économie, sur les partis politiques, qui a le pouvoir de censurer, ou que sais-je. Je parle ici de l’action de l’Etat auprès du citoyen, qui se traduit par des aides financières ou matérielles. Un exemple tout simple : en France, tomber enceinte à 17 ou 18 est une grande appréhension : problème d’argent, de temps, de logistique… Ici, les jeunes mamans sont particulièrement nombreuses, l’Etat ayant tout prévu pour elles : soutiens financiers très généreux, accès aux services facilités (garderies, écoles…), et bien d’autres. Il en va de même dans la vie professionnelle : la peur du chômage est quasiment inexistante (1,7% de chômage ce trimestre). L’Etat y est encore pour quelque chose, puisque pas moins d’un tiers de la population active travaille dans un organe public. Autrement dit, ce ne sont pas les emplois qui manquent, et si c’est le cas, l’Etat se charge de vous en trouver un. Enfin, le social trust émerge dans un climat ambiant de sécurité : la Norvège semble encore une fois avoir trouvé le bon truc, alliant un savant dosage de prévention et de répression. Jamais pour le moment je ne me suis senti en situation d’insécurité, et je vous garantis que ce ne sont pas les promenades nocturnes qui ont manqué… Et en même temps, je n’ai pas encore vu de manque de respect entre ces messieurs habillés en bleu roulant dans des voitures avec des sirènes sur le toit, et des jeunes (dans un sens comme dans l’autre). Alors que dans de nombreux pays l’intervention de l’Etat est vue comme une menace qu’il faut à tout prix contrôler, l’inverse se produit en Norvège où l’Etat est omniprésent, pour le bien de ses ressortissants, et sans pour autant être un frein à l’économie : la Norvège se dote d’une croissance annuelle de presque 2% depuis une dizaine d’année.
Alors bien sûr, on peut critiquer ce modèle où l’intervention de l’Etat se fait dans la quasi-totalité des domaines de la vie courante - tout en respectant la vie privée, soit dit en passant. Bien sûr on pourra rétorquer que ça coûte cher en impôts, qu’il n’y a pas de raison que je donne une partie de mes revenus à un Etat qui va se charger de payer une nounou au gamin de mon voisin de 17 ans qui fait pas grand-chose de sa vie. La réponse est simple : les taux d’imposition ne sont pas plus élevés qu’en France, et en plus, les salariés Norvégiens gagnent bien mieux leur vie : alors que les prix sont environ 50% plus chers ici qu’en France, le salaire minimum est presque 100% supérieur (14 euros de l’heure). Faites le calcul… Mais comment sont alors alimentées les caisses de l’Etat ? Je vous le donne en mille : le pétrole. Deux principales compagnies sont chargées de l’exploitation des ressources naturelles, la Statoil (première compagnie de Norvège) et la Norsk Hydro. Le lien avec l’Etat ? Il possède 43% des parts de la seconde, et n’a que récemment décidé d’ouvrir le capital de la première aux investisseurs privés. Contrairement aux monarchies du Golfe, le pays a décidé de faire profiter des richesses de son sous-sol à sa population.
Grâce à la gestion particulière de ses affaires intérieures, la Norvège est passée du rang de pays le plus pauvre d’Europe occidentale au sortir de la seconde guerre mondiale, à celui de prospère, et constitue un modèle pour toutes les puissances européennes. On a vu qu’elle occupait le premier rang en terme de social trust, voici quelques indicateurs que l’on peut relier à cette caractéristique :
Liberté de la presse : 1er (ex aequo avec l’Islande)
Indice de Développement Humain (IDH) : 1er (ex aequo avec l’Islande)
Alphabétisation : 100%
Global Peace Index : 1er
Freedom In The World : 1er en politique et libertés publiques
Corruption : 9e Nation la moins corrompue
Espérance de vie : 79,81 ans
…
Après avoir passé en long en large et en travers les caractéristiques du social trust, on va maintenant s’intéresser à son avenir. Il est probable qu’à ce niveau là les choses se gâtent un peu, la Norvège devant faire face à 2 enjeux majeurs. D’abord, dans un contexte de mondialisation, on peut se demander si la libéralisation des flux économiques et humains ne va pas venir perturber l’homogénéité d’un pays traditionnellement uni-culturel. Ensuite, les principales ressources financières du pays proviennent de ses richesses naturelles, vouées à disparaître. Comment alors financer les interventions de l’Etat ? Il semble particulièrement difficile de répondre à la première question, mais je vous donne rendez-vous dans un prochain article pour essayer de trouver la réponse à la seconde !
6 commentaires:
excellent!!
Hé bé, tu viendras faire un tour chez les PES l'an prochaine? Des bisous!!
Ma fibre capitaliste me pousse dans les retranchements de la filière écofi, néanmoins je garde cette offre sous le coude, on sait jamais !
Article très intéressant.
Comme tu le soulignes je pense très justement, la gestion des ressources pétrolières par l'Etat est un élément clé de cette réussite...
Difficile d'exporter un tel modèle en France par exemple, avec 60 millions d'habitants et pas de pétrole.
Non?
Il n'a jamais été question d'importer ce modèle en France, la différence culturelle entre le modèle scandinave et les pays latins est trop profonde. Néanmoins certaines pratiques comme l'institutionnalisation du corporatisme entre autres me semble être des éléments sur lesquels on mériterait de se pencher. La Norvège a la chance de bénéficier du pétrole pour financer ces interventions, mais celles-ci ont commencé avant que les principaux gisements soient découverts. La manne pétrolière n'a que renforcé les aides de l'Etat, il ne les a pas entraînées...
Un bémol sur ce que tu dis pour les pays du golfe: l'Arabie Saoudite, par exemple, est hyper-généreuse avec ses habitants ! Les saoudiens se voient offrir tout un tas d'emplois bidons rémunérés grassement, à tel point que pour subvenir à leurs besoins démentiels en termes de croissance (construction, "basses tâches"...) ils reposent de plus en plus - et presque exclusivement - sur de la main-d'oeuvre bon-marché venue du Pakistan mais surtout de Chine...
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