Le Snus, c'est un tabac qui ne se fume pas, qui est vendu en boites rondes, et qui s'applique entre la gencive et la lèvre supérieure. Il peut être soit en petit sachet un peu comme du thé, ou sous forme de pâte plus ou moins humide à coller directement sur la gencive. La Norvège et la Suède sont les plus gros (voire uniques) consommateurs.
Qu'est-ce qu'il y a dans le Snus ? C'est en fait du tabac qui est séché, puis ensuite mélangé à de l'eau, du sel, du carbonate de sodium et des arômes. Pour être honnête, je n'ai aucune idée du goût que ça a, n'était pas fumeur et ne souhaitant pas forcément tester. Toujours est-il que c'est un mode de consommation de tabac ultra populaire - pas plus tard qu'hier soir un Olaf (surnom du norvégien lambda) m'en a proposé, et a soulevé sa lèvre pour laisser fièrement apparaître la pâte noire dont ses gencives étaient enduites... Je ne saurais donc pas trop vous dire quels sont les effets, mais les Olaf dans leur bonté préviennent : "prends-en, mais si tu te sens pas bien ou si tu penses que tu vas vomir, recrache", encourageant... Le précieux Snus est à laisser entre 20 minutes et 1h pour que les effets se fassent ressentir, plus forts que ceux du tabac à fumer.
Alors est-ce plus ou moins dangereux que la cigarette ? Indéniablement, l'un des gros problèmes que pose celle-ci est évité : pas de combustion, pas de fumée, pas de tabagisme passif. C'est certainement l'énorme avantage proposé par le Snus. D'ailleurs la Suède se targue d'afficher le taux de cancer du poumon le plus bas d'Europe, et nul doute que l'absence de tabagisme passif y est pour quelque chose. Le revers de la médaille, c'est que leur taux de cancer du pancréas est deux fois plus élevé... L'OMS n'a pas officiellement prononcé d'avis favorable ou défavorable, dans la mesure où beaucoup d'effets du Snus sont inconnus. Enfin pas besoin d'être spécialiste pour se douter que les gencives et la gorge en prennent un sacré coup (du progrès a tout de même été réalisé en matière de gencives : il faut savoir qu'avant les sachets de Snus contenaient des minuscules morceaux de verre qui entaillaient les gencives pour permettre un contact plus rapide avec le sang, et accélerer les effets). Sans compter l'esthétique : la coloration des dents, et le bec de lièvre causé par le stockage de matière sous la lèvre, pas classe du tout.
A quel point la consommation du Snus est-elle ancrée dans les pratiques ? Au plus haut niveau, puisque l'affaire a atteint les sphères politiques lors de l'adhésion de la Suède à l'UE. La vente de Snus est prohibée dans l'Union ; la Suède a néanmoins négocié son entrée contre un décret autorisant le pays à consommer ses petits sachets. On plaisante pas avec le Snus !